Avez-vous l’impression d’avoir la tête pleine, d’avoir trop d’informations à gérer et de ne pas savoir ce qui est prioritaire ?
Si c’est le cas, vous êtes peut-être atteint d’infobésité.
Dans cet article vous allez découvrir ce qu’est l’infobésité et comment la surmonter efficacement.
Qu’est-ce que l’infobésité ? Définition
L’infobésité, aussi appelée surinformation ou junk information, fait référence à la surcharge d’informations à laquelle on est tous confronté au quotidien.
Ce concept a été théorisé dans les années 1960 par l’économiste Bertram Myron Gross puis popularisé par Alvin Toffler dans son livre Future Shock (aff) en 1970.
À l’époque, Toffler expliquait que l’accélération du progrès technologique et les changements sociaux seraient source de mal-être chez les individus. Selon lui, l’humanité connaîtrait trop de changements, trop rapidement.
Il estimait que dans le futur on souffrirait de stress et de désorientation à cause de la quantité d’information produite qui serait bien supérieure à notre capacité humaine de la traiter.
Aujourd’hui, on constate que ce qu’il avait prédit est vrai. La surcharge informationnelle n’a jamais été aussi importante. Entre les emails, les messages, les médias, les réseaux sociaux, les newsletters, les publicités, les podcasts… on est constamment bombardé d’informations. Et ce rythme effréné a des conséquences sur notre santé mentale.
Les conséquences de l’infobésité
L’infobésité a de nombreuses conséquences négatives sur notre bien être, nos performances et notre vie de façon générale.
L’infobésité est source de stress
La surcharge informationnelle crée une charge mentale importante et un stress. Le flot continuel d’informations ne laisse jamais de répit à notre esprit. Il est constamment stimulé. On a toujours quelque chose à traiter, un message, une notification, un email. Résultat, il ne repose jamais. À peine a-t-il ingurgité une information qu’on lui en donne une autre, ce qui cause un stress continu.
L’infobésité nuit à la productivité
La surinformation nous rend moins efficaces. Face à l’étouffante quantité d’informations, on ne sait plus ce qui est prioritaire et ce qui mérite notre attention. On a aussi plus de mal à se concentrer. Car qui dit plus d’information dit aussi plus de distractions. Entre les emails, les messages, les notifications et les réseaux sociaux, il est difficile de rester focus sur son travail.
L’infobésité complique la prise de décision
L’information est à la base de prise de décision. Mais plus d’information ne veut pas forcément dire plus de facilité à décider. C’est même souvent le contraire. Un trop plein d’informations a plutôt tendance à nous bloquer. Comme l’âne de Buridan, on ne sait plus quoi considérer pour faire nos choix. On finit alors paralysé par l’analyse.
Lire aussi : 4 façons de limiter l’infobésité pour prendre des décisions saines
L’infobésité source de déséquilibre
L’infobésité efface aussi la frontière entre la vie pro et perso. Étant donné que l’on est connecté partout tout le temps, on ne décroche jamais vraiment du travail. On continue de travailler sur nos tâches à la maison. Et quand on est en vacances, on répond à nos emails. Ce phénomène de “blurring” conduit à la fatigue et parfois au burnout.
La surcharge informationnelle pose donc de nombreux problèmes. Et ces problèmes ne sont pas près de disparaître si on en croit les données récoltées depuis ces dernières années.
L’infobésité en chiffres
On parlait déjà surcharge informationnelle dans les années 1960, mais la tendance va en s’accélérant comme en témoignent ces chiffres sur l’infobésité :
- “L’humanité a produit au cours des 30 dernières années plus d’informations qu’en 2000 ans d’histoire et ce volume d’informations double tous les 4 ans.” P. Aron et C. Petit
- Dans les années 1970, on estimait qu’une personne voyait en moyenne entre 500 à 1600 publicités chaque jour (affiches publicitaires, journaux, TV). Aujourd’hui on estime qu’elle en voit entre 6000 et 10000. Les publicités sont partout dans les newsletters, les médias, les réseaux sociaux, les podcasts, les jeux, le cinéma… (source : PPC protect)
- Dans les années 2000, il existait moins de 100000 blogs dans le monde, aujourd’hui on en compte plus de 600 millions, soit 6000 fois plus (source : Growth Badger)
- Le volume d’informations reçu par les cadres est 10 fois supérieur à ce qu’il était il y a 15 ans (source : OnePoll)
- Chaque jour, on reçoit 88 emails en moyenne (source : Radicati Group) et 94 messages (sms, Whatsapp, Messengers).
- En 2009, 210 nouvelles séries TV ont été produites au cours de l’année, en 2021 c’est plus de 500. Et c’est sans compter les séries pour enfants et la TV réalité qui ferait monter ce chiffre à plus de 1000 (source : NYT)
- 500 heures de vidéo sont uploadés sur YouTube chaque minute (source : Statista)
- 2,2 millions de livres sont publiés chaque année (source : UNESCO)
La quantité d’information produite par l’humanité a donc explosé ces dernières années. Et ce n’est que le début.
Pourquoi l’infobésité n’est pas près de s’arrêter ?
Aujourd’hui tout le monde est encouragé à produire de l’information.
Si vous voulez vous faire connaître en tant qu’entrepreneur, blogueur, Youtubeur, influenceurs, podcasters… vous devez produire des contenus régulièrement :
- Plus un blogueur publie de bons contenus sur son site, plus il sera référencé sur les moteurs de recherches
- Plus un Youtubeur publie de vidéos sur sa chaîne, plus il aura d’abonnés
- Plus un Instagrammer publie de photos, de vidéos et stories sur son compte, plus il sera suivi
Les algorithmes récompensent le volume et la fréquence d’information produite.
Et la logique est la même pour les plateformes de streaming telles que Netflix, Amazon Prime, Hulu, Disney+ ou Apple TV. Plus elles enrichissent leur catalogue de nouvelles séries et films, plus elles auront d’arguments pour séduire de nouveaux abonnés.
Cette logique conduit donc l’humanité à produire toujours plus d’informations ce qui nourrit ce phénomène d’infobésité. La surcharge informationnelle n’est donc pas près de s’arrêter.
Alors, comment mieux gérer la surcharge informationnelle ?
Comment gérer l’infobésité ?
Faites une diète informationnelle
La diète informationnelle est une façon efficace de gérer l’infobésité. Elle consiste à réduire volontairement le volume d’information que vous consommez au quotidien pour limiter votre surcharge mentale. Voici quelques conseils pour faire cette diète :
- Réduisez l’utilisation des réseaux sociaux en limitant le temps que vous passez dessus à 1 heure par jour par exemple. Ou choisissez l’option plus radicale de complètement supprimer vos comptes.
- Désactivez les notifications push sur votre smartphone et votre ordinateur (notifications e-mail, notification de réseaux sociaux, notification de mises à jour).
- Faites une diète médiatique. Arrêtez complètement de lire les médias ou contentez-vous de lire les gros titres.
En appliquant ces quelques conseils, vous réduirez considérablement les effets de l’infobésité.
Privilégiez l’information “Juste à temps” plutôt que “Juste au cas où”
Il existe 2 façons de consommer l’information : le Juste à temps et le Juste au cas où.
Le Juste à temps c’est quand vous allez chercher l’information au moment où vous en avez besoin. Par exemple, vous lancez une entreprise et vous vous renseignez sur la meilleure marche à suivre. C’est une information que vous mettez directement en application, elle présente donc un intérêt opérationnel.
Le Juste au cas où c’est quand vous collectez l’information en vous disant que vous en aurez peut-être besoin par la suite. Par exemple, vous tombez sur un article intéressant et vous l’enregistrez quelque part en pensant que vous le relirez plus tard. Mais très souvent vous oubliez de le faire et cette information finit par prendre la poussière.
Pour limiter l’infobésité, privilégiez au maximum l’information Juste à Temps et limitez le Juste au cas où. Cela vous évitera de vous retrouver avec une quantité importante d’informations dont vous ne savez pas quoi faire.
Identifiez les signaux dans le bruit
La majorité des informations que vous consommez aujourd’hui s’apparentent à du bruit. Ce sont par exemple les publicités qui vous présentent des produits dont vous n’avez pas besoin. Ce sont les derniers scandales que les médias diffusent en boucle, mais dont vous n’entendrez plus parler dans 2 semaines. Ce sont les emails dans lesquels on vous met en copie, mais dont le sujet ne vous concerne pas.
Toutes ces informations demandent votre attention, mais ne vous sont d’aucune utilité.
Et dans tout ce bruit, il y a des signaux. Les signaux sont des informations utiles qui ont le pouvoir de transformer votre vie. Ce sont les livres qui vous aident à mieux comprendre le monde. Ce sont des articles qui vous font changer de perspective. Ce sont des vidéos qui vous apprennent de nouvelles choses.
Pour gérer la surcharge informationnelle, vous devez apprendre à faire la distinction entre le bruit et les signaux. Vous devez prêter moins attention au bruit et passez plus de temps à consommer des informations qui ont une réelle valeur ajoutée.
Traitez vos emails plus rapidement
Les emails sont une des principales sources d’infobésité. Comme on l’a vu, on reçoit en moyenne 88 emails chaque jour. Entre les emails de vos collègues, de vos clients, les newsletters… votre boîte email est pleine à craquer. Et il suffit que vous preniez un peu de retard pour vous retrouver complètement noyé.
Pour éviter que les emails ne créent une surcharge informationnelle, vous devez apprendre à les traiter. Pour cela il existe un système très simple qui peut vous faire gagner beaucoup de temps. Pour en savoir plus, lisez l’article suivant : Le système ultime pour mieux gérer ses emails et gagner du temps
Créez-vous une décharge mentale
Une décharge mentale est un endroit dans lequel vous notez en vrac toutes vos tâches, vos pensées et vos idées à mesure qu’elles arrivent au cours de la journée.
Si quelqu’un vous demande un service par exemple ou si vous voulez vous rappeler de faire quelque chose, vous l’ajoutez à votre décharge mentale. Le but est d’éviter que toutes ces informations n’encombrent votre esprit.
Ensuite, en fin de journée, vous reprenez tout ce que vous avez noté et décidez de ce que vous voulez faire de chaque élément. Si c’est une tâche, vous la planifiez. Et si c’est quelque chose que vous voulez vous rappeler de faire, vous créez un évènement dans votre calendrier.
Pour en savoir plus sur cette approche, je vous recommande de lire mon guide complet sur la méthode GTD : Comment organiser votre to-do list avec la méthode GTD ?
Organisez vos données
Entre vos notes, vos to-do list, vos projets, vos fichiers, vos photos…vous avez un grand volume de données.
Le problème c’est que vous ne savez pas toujours comment les organiser. Il y en a partout : sur vos applications, sur votre ordinateur, sur des Post-its, sur votre smartphone… Et ce manque d’organisation ne fait qu’empirer votre surcharge informationnelle.
Pour organiser vos données, adoptez la méthode PARA. Cette approche d’organisation universelle vous permettra de remettre de l’ordre dans vos données et d’y voir plus clair. Pour savoir comment faire, lisez : Méthode PARA : Comment organiser sa vie entière ?
Faites du time-blocking
Pour limiter la surcharge informationnelle, évitez de faire du multitâche. Parce qu’en lisant vos messages et vos emails en même temps que vous travaillez, vous fatiguerez votre esprit plus rapidement et créerez un brouillard mental.
Faites plutôt du time-blocking. Pour cela, réservez des créneaux horaires spécifiques au cours de la journée pour accomplir votre travail, regarder vos messages et traiter vos emails.
Par exemple vous pourriez définir le planning suivant :
- 9h00 – 11h00 réalisation des tâches importantes
- 11h00 – 12h30 traitement des emails
- 12h30 – 14h00 déjeuner et consultation des messages
- 14h00 – 17h00 réunions et planification
En structurant vos journées de cette façon, vous éviterez de vous disperser et vous garderez le flot d’informations sous contrôle.
Maintenant, si vous êtes habitué à faire du multitâche, vous aurez certainement du mal à segmenter vos journées de cette façon au départ. Parce que vous serez toujours tenté de consulter vos emails ou vos messages pendant que vous travaillez. Pour vous aider à développer cette habitude, utilisez Cold Turkey. Cette application vous permettra de bloquer les distractions à la source pour rester pleinement concentré sur votre travail.
Lire aussi : Mieux gérer son temps avec le time blocking
Conclusion
L’infobésité c’est ce qui se passe quand la charge d’information est tellement importante que vous n’arrivez plus à la gérer.
Pour reprendre le contrôle, vous pouvez :
- Faire une diète informationnelle
- Privilégier l’information “Juste à temps” plutôt que “Juste au cas où”
- Identifier les signaux dans le bruit
- Traiter vos emails plus rapidement
- Créer une décharge mentale
- Organiser vos données avec la méthode PARA
- Faire du time-blocking