En tant que dirigeant, vous jonglez chaque jour avec une avalanche de problèmes. Certains sont vite réglés, mais d’autres sont plus complexes et leurs conséquences peuvent être lourdes : perte d’un client stratégique, blocage dans un projet clé, tensions internes qui dégénèrent.
C’est là que la méthode DMAIC entre en jeu. En 5 étapes, elle vous permet d’identifier la vraie cause d’un problème, le résoudre, et surtout, éviter qu’il ne revienne.
Dans cet article, vous allez découvrir comment utiliser le DMAIC pour résoudre les problèmes dans votre entreprise. Et pour que ce soit concret, vous verrez également comment nous avons appliqué cette méthode avec l’un de nos clients pour l’aider à sortir de l’opérationnel.
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Que signifie DMAIC ?
Le DMAIC est une méthode de résolution de problèmes issue du Six Sigma — une démarche d’amélioration continue qui vise à réduire les défauts, les erreurs, et tout ce qui vient perturber la performance d’une entreprise.
Les bénéfices de DMAIC sont nombreux : meilleure définition des objectifs, suivi des performances, identification des leviers d’optimisation, amélioration de la qualité, des délais de traitement et de la satisfaction client.
Cette méthode se décompose en 5 étapes qui forme l’acronyme DMAIC :
- Définir
- Mesurer
- Analyser
- Innover
- Contrôler
Étape 1 : Définir
Avant de résoudre un problème, encore faut-il savoir exactement ce qu’on cherche à résoudre. C’est l’objectif de cette première étape : poser clairement le cadre. Ici vous cherchez à savoir : Quel est le problème ? Où se situe-t-il ? Qui est concerné ? Pourquoi est-ce important ?
Plus vous êtes précis ici, plus la suite sera fluide. Comme le disait Henri Poincaré :
“Un problème bien posé est un problème à moitié résolu.”
Étape 2 : Mesurer
Maintenant que vous savez quoi traiter, il faut savoir où vous en êtes. C’est ici que vous partez à la pêche aux données. L’objectif de cette étape est d’obtenir une photo fidèle de votre situation actuelle en mesurant vos performances, en identifiant les écarts avec la situation désirée et en mettant des chiffres sur vos intuitions.
Étape 3 : Analyser
Après avoir récolté des données, il faut les décortiquer. C’est-à-dire, comprendre ce qu’elles disent, mais aussi ce qu’elles ne disent pas. Pour cela vous devez remonter à la source du problème, comprendre pourquoi ça coince et quelles sont les causes profondes.
2 choses feront la différence ici :
- la qualité des données que vous avez récoltées,
- votre capacité à raisonner, à faire preuve de curiosité et d’esprit critique.
Si vous vous sentez un peu perdu à cette étape du DMAIC, pas de panique : vous découvrirez dans la partie suivante plusieurs outils pour vous aider à faire cette analyse.
Étape 4 : Innover
Une fois que vous avez bien cerné le problème, il est temps de passer à l’action. L’objectif ici c’est de trouver des réponses solides qui traitent le problème à la racine. C’est généralement l’étape où vous mobilisez votre créativité avec ces brainstorming, échanges en équipe, prototypes, tests terrain… Vous explorez, vous testez, vous ajustez. Jusqu’à mettre le doigt sur la solution qui marche vraiment.
Étape 5 : Contrôler
Pour terminer vous devez vous assurez que la solution que vous avez identifiée dans l’étape précédente tient dans le temps. Car ce qui fonctionne aujourd’hui peut vite se dégrader si vous ne gardez pas un œil dessus. Pour cela, vous devez mettre en place des indicateurs, des contrôles et des routines de suivi.
Les outils du DMAIC
À chaque étape du DMAIC, vous pouvez vous appuyer sur des outils pour mieux Définir, Mesurer, Analyser, Innover et Contrôler. En voici quelques-uns.
Note : certains outils peuvent être utilisés à plusieurs étapes du processus.
Définir
Outils du DMAIC pour définir :
- QQOQCP est un outil qui permet de définir clairement un problème donné en précisant plusieurs éléments : Qui est concerné, Quoi (Qu’est-ce qui se passe), Où cela se produit, Quand, Comment, et surtout Pourquoi. Il aide à cerner le périmètre du problème et à ne pas passer à côté d’un facteur important.
- La méthode SMART permet de formuler un objectif de manière structurée, en s’assurant qu’il soit Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste et Temporellement défini. Elle permet de fixer un cap clair dès le départ.
- La charte de projet est un document de cadrage qui pose les bases du projet : objectifs, périmètre, parties prenantes, indicateurs de succès et contraintes. Elle aligne toutes les parties prenantes sur les enjeux et les contours du projet.
Mesurer
Outils du DMAIC pour mesurer :
- Le sondage est un outil simple et rapide pour collecter des données auprès des parties prenantes (clients, collaborateurs, partenaires) et mieux comprendre leur perception d’un problème ou d’un processus.
- Le VOC (Voice of Customer) est une méthode qui consiste à capter et analyser les retours des clients. Elle permet d’améliorer votre solution en fonction de ce qui a réellement de la valeur pour eux.
- La cartographie des processus permet de représenter visuellement les différentes étapes d’un processus. Elle aide à comprendre le fonctionnement actuel et à identifier les zones d’amélioration.
- Le diagramme d’Ishikawa (ou diagramme en arêtes de poisson) est un outil d’analyse des causes qui permet de visualiser les différentes causes possibles d’un problème, selon plusieurs catégories (méthodes, machines, matériaux, main-d’œuvre, etc.).
Analyser
Outils du DMAIC pour analyser :
- Le diagramme de Pareto repose sur le principe des 80/20. Il permet d’identifier les causes qui génèrent le plus d’impact sur un problème. Il est utile pour prioriser les actions à mener en se concentrant sur les facteurs les plus influents.
- La corrélation et la régression sont des techniques statistiques qui permettent d’analyser les relations entre différentes variables. Elles sont utiles pour vérifier si certaines causes suspectées ont réellement un effet sur les résultats observés.
Innover
Outils du DMAIC pour innover :
- Le brainstorming est une méthode qui vise à générer un maximum d’idées ou d’hypothèses sur les causes possibles d’un problème.
- Le Poka Yoke est un système conçu pour empêcher les erreurs humaines en les rendant impossibles ou visibles immédiatement.
- La méthode 5S est une méthode d’organisation de l’espace de travail qui améliore l’efficacité, la sécurité et la propreté. Elle repose sur 5 étapes : Trier, Ranger, Nettoyer, Standardiser et Suivre.
- Le VSM cible (Value Stream Mapping cible) est une cartographie du processus idéal que vous souhaitez atteindre. Il permet de visualiser les flux optimisés et de définir les chantiers à mettre en place pour combler l’écart entre la situation actuelle et la cible.
Contrôler
Outils du DMAIC pour contrôler :
- Les KPI (indicateurs clés de performance) sont des métriques qui permettent de suivre l’évolution d’un processus ou d’un projet. Ils aident à détecter rapidement les écarts et à les corriger.
- Les SOP (Standard Operating Procedures) sont des procédures normalisées qui décrivent précisément comment exécuter une tâche. Elles permettent de garantir la répétabilité et la qualité dans le temps.
- Les cartes de contrôle sont des outils statistiques qui permettent de suivre la stabilité d’un processus dans le temps et de repérer toute dérive anormale.
- Les tableaux de bord de suivi rassemblent plusieurs indicateurs de performance pour offrir une vue synthétique, claire et actionnable de l’avancement des actions ou de la santé d’un processus.
- Le contrôle par échantillonnage consiste à vérifier la qualité ou la conformité d’un produit ou service en testant une partie représentative de l’ensemble.
DMAIC exemple
Pour mieux comprendre comment le DMAIC s’applique sur le terrain, voici le cas d’un client que nous avons récemment accompagné.
Il s’agit d’un dirigeant débordé, qui nous a contactés car il se sentait noyé par l’opérationnel. Pris dans le quotidien, il n’avait plus le temps pour se concentrer sur la stratégie et le développement de son entreprise. Son objectif : reprendre de la hauteur, structurer son organisation et déléguer efficacement.
Nous avons donc déroulé, étape par étape, la méthode DMAIC pour l’aider à sortir de cette situation.
Note : Si vous vous reconnaissez dans ce profil, vous pouvez passer notre test des 8 questions pour identifier les optimisations possibles et commencer à libérer 5 à 10 heures par semaine.
Définir
Lors de l’appel de kick-off, nous avons clarifié ensemble les problématiques spécifiques qu’il rencontrait. L’objectif était de sortir du flou et de poser une intention claire. Nous avons formulé un objectif SMART : passer de 80 % de tâches opérationnelles à 40 % en 3 mois, tout en continuant de développer son entreprise.
Mesurer
Pour mieux comprendre la répartition réelle des tâches et la perception de chacun, nous avons réalisé un sondage interne auprès de ses collaborateurs.
Les questions portaient sur :
- leur charge de travail,
- leur vision de leur rôle actuel,
- et la manière dont ils aimeraient contribuer à l’avenir.
Cela nous a permis de mesurer la charge mentale globale, d’identifier les déséquilibres… et de repérer les leviers concrets pour décharger le dirigeant.
Analyser
Nous avons ensuite analysé les réponses, croisé les données, et confronté les ressentis des équipes avec les priorités stratégiques de l’entreprise.
Cette étape nous a permis de définir ce qu’il était possible de déléguer, à qui, et dans quelles conditions. Elle a aussi mis en lumière les compétences à renforcer ou les ajustements de rôle à envisager.
Innover
Sur cette base, nous avons demandé au dirigeant de dessiner l’organigramme idéal de son entreprise : celui qui lui permettrait d’atteindre ses objectifs tout en se libérant de l’opérationnel.
Ce travail de projection lui a permis de :
- clarifier les rôles clés à faire évoluer,
- définir les nouvelles responsabilités,
- et préparer une présentation de ces changements à son équipe.
Chacun a ainsi pu se projeter dans son nouveau rôle et comprendre son impact dans la vision globale.
Contrôler
Enfin, nous avons mis en place un système de suivi pour garantir la mise en œuvre du nouveau fonctionnement :
- des KPI personnalisés pour chaque collaborateur,
- des rendez-vous one-to-one réguliers pour accompagner la montée en compétences,
- et un suivi du bon déploiement de l’organigramme cible.
Ces points de contrôle ont permis d’ancrer les nouvelles responsabilités et de garantir la continuité dans le temps.
Résultat, en moins de 3 mois, ce dirigeant a pu prendre de la hauteur sur son entreprise.
Il passe désormais beaucoup moins de temps dans l’opérationnel, son équipe est plus autonome, et sa charge mentale s’est nettement allégée.
FAQ DMAIC
Quel est l’intérêt de DMAIC ?
Le DMAIC vous permet de résoudre des problèmes efficacement. Au lieu de traiter uniquement les symptômes, cette méthode vous aide à remonter à la source du problème, à identifier des solutions pertinentes, à les tester, les déployer et les stabiliser dans le temps.
La différence entre DMAIC et PDCA
Le PDCA (Plan, Do, Check, Act) et le DMAIC sont deux démarches d’amélioration continue, mais avec des approches légèrement différentes.
- PDCA est plus simple et souvent utilisé pour les améliorations courantes ou les petits ajustements.
- DMAIC, plus structuré, est particulièrement adapté aux problèmes complexes nécessitant une analyse poussée et une mesure précise de l’impact.
On peut dire que PDCA est plus itératif et rapide, tandis que DMAIC est plus rigoureux et analytique.
DMAIC et Six Sigma
Le DMAIC est l’un des outils du Six Sigma. C’est la méthode de résolution de problèmes par excellence. Elle permet de traiter les défaillances existantes dans un processus en suivant une démarche précise et orientée résultats.
Avec le temps, le DMAIC s’est diffusé bien au-delà du Six Sigma, et a été combiné avec les principes du Lean (réduction des gaspillages, optimisation de la valeur ajoutée pour le client).
C’est ainsi qu’est né le Lean Six Sigma, qui allie l’efficacité du DMAIC à la philosophie d’amélioration continue du Lean.
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