Le sentiment d’auto-efficacité a été théorisé par le psychologue Albert Bandura. Il fait référence aux croyances d’une personne sur sa capacité à atteindre ses objectifs et à faire face à différentes situations.
Ce sentiment est déterminant parce qu’il influence votre motivation, votre capacité à agir et votre bien être. Si votre sentiment d’efficacité personnelle est élevé :
- vous vous fixerez des objectifs ambitieux
- vous serez motivé pour les atteindre
- vous ferez preuve de résilience
- vous serez plus serein dans les moments stressants
- vous prendrez de meilleures décisions
À l’inverse, si celui-ci est faible :
- vous aurez du mal à passer à l’action
- vous abandonnerez facilement
- vous vous sentirez en détresse
- vous paniquerez facilement face aux difficultés
Alors d’où vient le sentiment d’auto-efficacité et comment le développer ?
4 facteurs qui déterminent le sentiment d’auto-efficacité
1. La maîtrise personnelle
La maîtrise personnelle provient de votre expérience et de vos compétences. C’est le facteur qui influence le plus le sentiment d’efficacité personnelle. Plus vous maîtrisez quelque chose, plus votre sentiment d’auto-efficacité sera élevé.
Si vous avez déjà monté 3 entreprises à succès et que vous en montez une 4ème, votre sentiment d’auto-efficacité sera plus élevé qu’une personne qui monte sa boîte pour la première fois. Parce que vous saurez ce qu’il faut faire et ne pas faire et vous connaîtrez les étapes par lesquelles vous devez passer. Votre niveau d’expérience influence donc beaucoup votre sentiment d’efficacité personnelle.
2. L’apprentissage social
Le succès des autres influence aussi votre sentiment d’auto-efficacité. En particulier quand les personnes que vous voyez réussir ont un profil similaire au vôtre (âge, sexe, expérience, diplôme …).
Pendant des années, les coureurs pensaient que courir 1 mile en moins de 4 minutes était physiquement impossible. Mais le 6 mai 1954, Roger Bannister parvint pour la première fois à parcourir 1 mile en 3:59 minutes. Les mois qui suivirent, des dizaines d’autres coureurs réussirent à atteindre les mêmes performances. En battant ce record, Bannister changea à jamais ce que les autres coureurs croyaient possible.
Quand vous voyez d’autres personnes qui vous ressemblent réussir, vos croyances changent. Vous vous mettez à penser et agir différemment ce qui améliore vos résultats.
3. La persuasion sociale
Quand quelqu’un croît en vous, votre sentiment d’auto-efficacité augmente. C’est notamment dû à ce que l’on appelle l’effet Pygmalion.
[l’effet Pygmalion] c’est le phénomène selon lequel l’attente d’une personne envers le comportement d’une autre personne sert de prophétie autoréalisatrice.
Cet effet a été mis en évidence par Robert Rosenthal au cours d’une expérience. En 1965 le psychologue fait passer un test de QI à des étudiants. Les résultats révèlent que 20% excelleraient académiquement l’année suivante. Rosenthal s’arrange pour que les enseignants aient connaissance de ces résultats.
L’année suivante 20% des étudiants identifiés réussissent avec brio comme le test l’avait prédit. Sauf que les résultats que Rosenthal avait remis à l’école l’année précédente étaient complètement inventés. Les 20% n’existaient pas. Il n’avait aucune idée des élèves qui excelleraient d’une année à l’autre.
Ce que l’étude révèle c’est qu’après avoir pris connaissance des résultats, les enseignants se comportèrent différemment envers leurs élèves, en particulier envers “les 20%”. Ils se mirent à avoir de plus grandes attentes d’eux et à être plus exigeants.
Pour être à la hauteur de ces attentes, les élèves travaillèrent plus dur. Et naturellement, en travaillant plus dur, ils eurent de meilleurs résultats. C’est ce qui explique qu’ils excellèrent l’année suivante.
Lorsque d’autres personnes croient en vous, vous êtes plus exigeants avec vous-même. Vous fournissez des efforts supplémentaires pour vous élever à la hauteur de leurs attentes. Et cette dynamique positive nourrit votre sentiment d’efficacité personnelle.
4. L’état physiologique et émotionnel
Selon votre niveau d’énergie, votre humeur, votre niveau de stress et vos émotions, votre sentiment d’auto-efficacité sera plus ou moins important.
Si vous êtes malade, angoissé par votre travail et que vous dormez mal la nuit, votre sentiment d’efficacité sera bas. Chaque tâche que vous devrez faire vous paraîtra difficile et chaque projet insurmontable parce que vous manquerez d’énergie.
À l’inverse, si vous débordez d’énergie et que votre travail vous épanouit, votre sentiment d’auto-efficacité sera élevé. Accomplir vos tâches sera facile et vous vous sentirez prêt à attaquer n’importe quel challenge.
Votre sentiment d’auto-efficacité est donc influencé par 4 facteurs :
- La maîtrise personnelle
- L’apprentissage social
- La persuasion sociale
- L’état physiologique et émotionnel
Comment développer votre efficacité personnelle ?
Sortez de votre zone de confort
Pour développer votre sentiment d’auto-efficacité, confrontez-vous régulièrement à de nouvelles situations inconfortables. Il peut s’agir de commencer un nouveau projet ambitieux, partir en voyage seul, apprendre une nouvelle compétence, donner une présentation devant un public…
En accomplissant régulièrement de nouveaux challenges, vous vous prouverez à vous-même de quoi vous êtes capable et jour après jour vous gagnerez confiance.
Maintenant, vous devez savoir trouver le juste milieu. Vous devez sortir de votre zone de confort, mais ne pas aller si loin dans l’inconfort que vous vous retrouvez dans votre zone de panique. Alors quelle est la différence ?
La zone d’inconfort, c’est la zone dans laquelle vous pouvez progresser. Si par exemple vous avez peur de parler en public, vous commencerez par parler devant 10 personnes. Vous aurez la boule au ventre, mais vous ne perdrez pas non plus complètement vos moyens. Vous évoluerez donc dans une zone d’apprentissage productive.
La zone de panique c’est la zone dans laquelle vous cherchez à aller beaucoup trop loin, beaucoup trop vite. Au lieu de vous entrainer à parler devant 10 personnes, vous sauterez les étapes et vous vous inscrirez directement à une conférence pour parler devant plus de 500 personnes. En décidant de faire ce grand saut, vous serez tellement sous pression que l’apprentissage sera difficile et vous vivrez cette expérience comme un traumatisme.
Quand vous choisissez vos challenges, n’allez donc pas trop loin, trop vite. Apprenez à nager où vous avez pied avant de sauter dans le grand bain.
“Consultez votre CV”
Que fait un recruteur avant d’embaucher un candidat ? Il regarde son CV pour voir ses expériences, ses compétences et ses diplômes. Et selon ce qu’il y trouve, il aura des premières indications sur sa capacité à accomplir la mission proposée.
Si le candidat a de nombreuses années d’expérience et des diplômes prestigieux, le niveau de confiance du recruteur augmentera naturellement. Le CV est donc un excellent moyen de créer un lien de confiance avec quelqu’un d’autre.
Quand vous vous attaquez à un nouveau challenge, vous êtes à la fois le recruteur et le candidat de votre propre vie. Vous êtes le recruteur parce que vous vous demandez si vous êtes apte à faire ce challenge. Et vous êtes le candidat parce que vous “postuler” pour vivre de nouvelles expériences.
Pour savoir si vous êtes capable d’accomplir un nouveau challenge, vous devez “regarder votre CV”. Autrement dit, vous devez vous rappeler des expériences difficiles pendant lesquelles vous avez su faire preuve de résilience. Vous devez vous remémorer les situations où vous avez su agir avec agilité et faire l’inventaire de vos compétences.
En vous focalisant sur vos forces, vous augmenterez mécaniquement votre sentiment d’auto-efficacité et vous serez plus à l’aise avec l’idée d’attaquer de nouveaux challenges.
Entourez-vous des bonnes personnes
Quand vous voyez d’autres personnes comme vous réussir et que votre entourage croit en vous, vous développez automatiquement votre sentiment d’efficacité personnelle. Vous avez donc tout intérêt à vous entourer des bonnes personnes.
Pour cela :
- Éloignez-vous des personnes toxiques. Celles qui vous tirent vers le bas et qui vous rabaissent à chaque fois que vous essayez d’entreprendre quelque chose de nouveau.
- Trouvez un groupe de pair avec lequel vous challenger. Vous bénéficierez à la fois de leur soutien et vous pourrez partager ensemble vos succès pour vous inspirer et vous stimuler.
- Faites-vous accompagner par un coach. Avoir un professionnel à vos côtés vous aidera à sortir de votre zone de confort et à prendre confiance en vous.
En changeant votre environnement social, développer votre sentiment d’auto-efficacité sera beaucoup plus facile et vous serez capable de faire des choses que vous croyez impensables aujourd’hui.
Conclusion
Le sentiment d’auto-efficacité c’est vos croyances sur votre capacité à atteindre vos objectifs et à faire face à différentes situations.
Ce sentiment est influencé par 4 facteurs :
- La maîtrise personnelle
- L’apprentissage social
- La persuasion sociale
- L’état physiologique et émotionnel
Pour développer votre sentiment d’efficacité personnelle :
- Sortez de votre zone de confort
- “Consultez votre CV”
- Entourez-vous des bonnes personnes