On réagit tous différemment face à l’adversité. Certaines personnes parviennent à surmonter les épreuves facilement et à rebondir après les échecs. Tandis que d’autres ont du mal à encaisser les coups et mettent du temps à s’en remettre.
Comment expliquer que certaines personnes soient plus fortes mentalement que les autres ? Et comment font-elles pour se reconstruire plus vite ?
C’est grâce à ce que les psychologues appellent, la résilience.
Dans cet article, vous allez découvrir ce qu’est la résilience et comment la développer pour vous renforcer mentalement.
Qu’est-ce que la résilience ?
Le mot résilience vient du latin resilio, ire qui signifie rebondir, résister. La résilience c’est donc la capacité à encaisser les chocs, à rebondir après un échec professionnel, entrepreneurial, sportif…
C’est le processus d’adaptation face à une difficulté, un trauma, une tragédie, une menace…
La résilience c’est l’aptitude d’un corps à résister aux pressions et à reprendre sa structure initiale. En psychologie, la résilience est la capacité à vivre, à réussir, à se développer en dépit de l’adversité.
Il faut voir un peu la résilience comme un réservoir mental de forces dans lequel les individus puisent quand ils en ont besoin et qui les aident à traverser les moments difficiles.
Lire aussi : Antifragile : L’art de prospérer en toute circonstance
Comment expliquer que certaines personnes sont plus résilientes que d’autres ?
La résilience n’est pas innée, il n’existe pas de gêne de la résilience. C’est une qualité que vous développez tout au long de votre vie.
Maintenant il est vrai que certaines personnes sont plus avantagées que d’autres. Si vous avez grandi dans un climat familial et social sécurisant et encourageant, vous aurez plus de chance d’être résilient par la suite. Mais cela ne garantit en rien votre résilience.
Certains enfants grandissent dans des conditions idéales, mais ne développent pas cette faculté pour autant. D’autres, en revanche, grandissent dans des conditions extrêmement difficiles et font preuve d’une résilience incroyable.
Prenez Oprah Winfrey par exemple. Oprah a vécu une enfance atroce. Elle naît dans une famille désolidarisée. Elle grandit avec sa grand-mère dans un quartier pauvre jusqu’à l’âge de 6 ans et subit de nombreuses maltraitances.
Elle raconte qu’enfant elle a été agressée sexuellement par plusieurs membres de sa famille et par un ami dès l’âge de 9 ans. À l’âge de 14 ans, elle tombe enceinte d’un de ses agresseurs. En l’apprenant, sa mère la chasse du domicile et l’envoie chez son père. Là-bas, son bébé meurt. Elle vit donc une enfance et une adolescence horrible.
Et malgré tous ces traumatismes, Oprah est parvenue à s’en sortir. Elle s’est donnée corps et âme dans sa carrière. Elle s’est d’abord fait une petite place à la radio, puis elle a créé son propre talk-show et petit à petit elle a monté un empire. Selon le magazine Forbes, elle est aujourd’hui l’une des personnes les plus influentes aux États-Unis et sa fortune est estimée à 2,7 milliards de dollars. Dans une interview elle explique :
Je ne me vois pas comme une fille du ghetto qui s’en est sortie. Je me vois comme quelqu’un qui, très tôt, comprit que j’étais responsable de moi-même, et que j’avais l’obligation de m’en sortir.
Oprah prouve qu’il est possible de développer une résilience extraordinaire en dépit de notre environnement familial et social. Les scientifiques vont également dans ce sens puisqu’ils s’accordent à dire que la résilience est comme un muscle, que l’on peut développer tout au long de votre vie.
Maintenant que cela est dit, comment faire pour développer votre résilience ?
Comment être plus résilient ?
Développez un locus de contrôle interne
Le locus de contrôle c’est la tendance que vous avez à considérer que ce qui vous arrive est le résultat de vos actions ou au contraire est le fait de facteurs externes sur lesquels vous avez peu d’influence comme par exemple la chance, le hasard, les autres…
Autrement dit, c’est la croyance que ce qui vous arrive dépend plus ou moins de vous.
Il existe 2 types de locus :
- Locus de contrôle interne : Les personnes ont un locus de contrôle interne quand elles sont convaincues que leurs performances et leur sort dépendent surtout d’elles-mêmes.
- Locus de contrôle externe : Les personnes ont un locus de contrôle externe quand au contraire elles pensent que les événements qui les affectent dépendent avant tout de facteurs qui sont hors de leur contrôle.
Si vous avez un fort locus de contrôle externe, vous serez peu résilient parce que vous considérez que votre sort n’est pas entre vos mains. Vous vous positionnerez comme une victime.
À chaque fois que vous ferez face à une difficulté, vous remettrez la faute sur les autres, sur vos collègues, sur votre patron, sur le gouvernement, sur le système, sur la vie qui est injuste… Vous ne prendrez jamais vos responsabilités.
À l’inverse si vous avez un fort locus de contrôle interne, vous serez très résilient. Quand vous traverserez une difficulté, vous prendrez tout de suite vos responsabilités et vous chercherez à savoir comment faire pour vous en sortir.
D’ailleurs, si on reprend le témoignage d’Oprah un peu plus haut, on peut voir très clairement que c’est la façon dont elle fonctionne :
Je ne me vois pas comme une fille du ghetto qui s’en est sortie. Je me vois comme quelqu’un qui, très tôt, comprit que j’étais responsable de moi-même, et que j’avais l’obligation de m’en sortir.
Les personnes résilientes ont donc un sens de contrôle sur leur vie. Elles ont conscience qu’elles ont le pouvoir de changer les choses. Et c’est grâce à cette croyance qu’elles sont mieux armées que les autres pour faire face à l’adversité.
Pour être plus résilient, vous devez donc développer votre locus de contrôle interne. Vous devez prendre conscience que vous êtes en contrôle et que vous êtes maître de votre destin. Vous devez prendre la place du guerrier et non de la victime.
Le meilleur moyen de développer votre locus de contrôle interne est d’adopter les principes du stoïcisme. Cette philosophie de la résilience vous rappelle ce qui est sous votre contrôle et ce qui ne l’est pas :
Certaines choses sont sous notre contrôle tandis que d’autres ne le sont pas. Nous contrôlons notre opinion, nos choix, nos désirs, nos aversions et en un mot, tout ce qui est relatif à nos propres actions. Nous ne contrôlons pas notre corps, notre propriété, notre réputation, notre position en un mot tout ce qui n’est pas relatif à nos propres actions.
Epictète
Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, j’ai écrit un article qui résume les grands principes du stoïcisme :
Stoïcisme : Comment vivre sereinement dans un monde incertain ?
Changez vos croyances
On a tous des croyances sur nous-mêmes et sur nos capacités.
Ces croyances peuvent être négatives (ex. : “je suis nul”, “je n’y arriverai pas”, “je n’en suis pas capable”), mais elles peuvent être aussi positives (ex. : “je peux le faire”, “je vais y arriver”, “je vais m’en sortir”)
Vous devez faire très attention à vos croyances car celles-ci construisent votre réalité. Selon ce que vous vous croyez capable de faire, vous aurez plus ou moins de résilience.
Que vous pensiez être capable ou ne pas être capable, dans les deux cas, vous avez raison.
Henry Ford
Si vous avez une faible estime de vous-même et que vous vous croyez capable de peu de choses, alors vous aurez du mal à encaisser les chocs de la vie. Vous penserez que vous n’avez ni la force ni le courage nécessaire pour affronter les difficultés.
Si à l’inverse vous croyez en vous et que vous êtes convaincu que vous pouvez vous en sortir, alors vous serez plus résilient.
De nombreuses études prouvent que nos croyances jouent un rôle prépondérant dans notre capacité de récupération notamment après un accident, une dépression ou une addiction.
Une étude de l’université d’Alberta montre par exemple que les croyances et les attentes des personnes ayant subi un traumatisme cervical influencent beaucoup la rapidité à laquelle elles parviennent à guérir.
Quelles que soient les difficultés auxquelles vous faites face, que ce soit un accident, une dépression, un échec professionnel, un burnout… vos croyances déterminent votre capacité de récupération. Soyez donc toujours attentif à ce que vous vous laissez croire.
Lire aussi : Effet Pygmalion : La magie de la prophétie autoréalisatrice
Entourez-vous des bonnes personnes
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, être résilient n’est pas qu’une question de force intérieure. Quand on parle de résilience, on s’imagine souvent le super héros qui affronte seul ses difficultés. Mais la résilience dépend aussi beaucoup de votre entourage et du soutien que l’on vous apporte.
Si vous traversez un moment difficile, ne ruminez pas seul dans votre coin, parlez en à d’autres personnes. Des personnes de confiance, qui vous écoutent et vous soutiennent.
En partageant vos difficultés avec les autres, vous poserez des mots sur vos maux ce qui vous permettra d’atténuer la douleur psychique. Vous serez alors capable de faire face à l’adversité plus facilement et de vous reconstruire plus rapidement après l’épreuve.
Ne perdez jamais de vu que vous vous en sortirez toujours mieux en étant bien entouré que seul.
Conclusion
La résilience c’est la capacité à rebondir après un échec professionnel, entrepreneurial, sportif… C’est cette force mentale qui vous fait tenir bon dans l’adversité.
Être résilient n’est pas inné. C’est une compétence qui peut être développée.
Pour être plus résilient, vous devez :
- développer un locus de contrôle interne. C’est-à-dire que vous devez prendre conscience que vous êtes en contrôle et que vous avez le pouvoir de changer votre vie
- changer les croyances que vous avez vis-à-vis de vous-même et croire en vos capacités à affronter l’adversité
- vous entourer de personnes de confiance qui vous soutiennent et qui vous aident à traverser les difficultés