Motivation intrinsèque et motivation extrinsèque : 2 forces cachées qui influencent votre réussite

Pourquoi certaines personnes semblent-elles être naturellement motivées, tandis que d’autres ont besoin d’un coup de pouce pour avancer ? 

La réponse se cache souvent derrière ce qu’on appelle la motivation intrinsèque. Contrairement à la motivation extrinsèque, qui repose sur la recherche de récompenses extérieures (argent, statut, reconnaissance…), la motivation intrinsèque, elle, naît de l’intérieur. Elle trouve son essence dans le plaisir de l’activité elle-même : 

• faire du sport parce que vous aimez repousser vos limites
• lire un livre parce que l’histoire vous transporte
• apprendre une langue pour vous immerger dans une culture

Quand vous êtes animé par ce type de motivation, l’effort devient presque naturel, car ce qui vous pousse à agir vient de vos propres intérêts, et non des attentes ou des pressions extérieures. 

Dans cet article, on va creuser ces 2 types de motivation et découvrir comment nourrir la motivation intrinsèque pour rester performant sur le long terme, même quand les obstacles se dressent sur votre chemin.

Qu’est-ce que la motivation intrinsèque ?

Motivation intrinsèque : définition

La motivation intrinsèque est ce qui vous pousse à agir sans qu’aucune récompense ou pression extérieure ne soit nécessaire. C’est une motivation qui vient de l’intérieur, alimentée par vos propres désirs, votre curiosité, ou simplement par le plaisir que vous ressentez en accomplissant une tâche. 

Par exemple, vous faites du sport, non pas pour perdre du poids, mais simplement parce que vous adorez l’activité en elle-même. Ou encore, vous choisissez de manger sainement non pas par obligation, mais parce que vous aimez vraiment le goût des fruits et des légumes. 

Avec ce type de motivation, vous n’avez pas l’impression de devoir vous forcer ou de faire un sacrifice, car chaque action est source de satisfaction.

Personnellement, c’est grâce à cette motivation que j’ai développé mon entreprise et ma notoriété. Depuis 2017, j’ai écrit plus de 300 articles sur ce site. Je ne compte même plus les fois où j’ai été démotivé ou frustré de ne pas réussir à trouver les mots justes pour exprimer mes idées. Mais mon amour pour l’écriture m’a fait persévérer. Si je n’avais été motivé que par le nombre de visites sur mon site, j’aurais déjà arrêté depuis bien longtemps. 

La motivation intrinsèque est donc une véritable force sur le long terme. Elle vous permet de persévérer, de surmonter les moments difficiles et de rester concentré sur ce qui compte vraiment, même lorsque tout semble aller de travers. 

Exemples de motivation intrinsèque

• Vous apprenez l’anglais, non pas par obligation professionnelle, mais parce que vous êtes passionné par la culture anglosaxonne. 

• Vous allez à la salle de sport, non pas pour poster des photos de vous sur Instagram et récolter des likes, mais parce que vous aimez repousser vos limites physiques.

• Vous faites du bénévolat, non pas pour embellir votre image, mais parce que cela vous apporte un sentiment d’accomplissement.

• Vous créez une nouvelle entreprise, non pas pour le prestige et le statut, mais parce que vous aimez relever des défis et créer un impact.

Qu’est-ce que la motivation extrinsèque ?

Motivation extrinsèque : définition

La motivation extrinsèque est ce qui vous pousse à agir pour des raisons extérieures à vous. Contrairement à la motivation intrinsèque, qui repose sur vos propres désirs et passions, la motivation extrinsèque se nourrit de reconnaissance ou de bénéfices externes. Par exemple : 

• vous faites du sport pour devenir plus athlétique
• vous travaillez dur pour obtenir une promotion
• vous suivez un régime strict pour perdre du poids
• vous apprenez à coder pour devenir développeur
• vous produisez du contenu pour développer votre visibilité

Vous ne faites pas les choses pour le plaisir de les faire, mais parce que vous cherchez à obtenir quelque chose en retour (promotion, statuts…) 

Cette motivation peut aussi provenir de la volonté d’éviter une sanction. Vous êtes alors motivé à agir par crainte de conséquences négatives : 

• Vous payez vos factures à temps pour éviter des pénalités financières.
• Vous livrez vos projets dans les temps pour éviter que vos clients ne soient insatisfaits.
• Vous assistez à des réunions professionnelles par peur d’être mal perçu par vos collègues.
• Vous répondez rapidement aux emails pour éviter que votre réactivité ne soit remise en question.

Finalement, la motivation extrinsèque fonctionne selon le principe du bâton et de la carotte : vous agissez pour éviter une punition (bâton) ou pour récolter une récompense (carotte).

Ce type de motivation peut être efficace. Elle est d’ailleurs souvent utilisée dans le cadre de l’éducation ou du travail. Offrir des récompenses peut encourager les enfants à apprendre de nouvelles compétences ou à se comporter de manière adéquate. De même, dans le monde professionnel, la promesse d’une reconnaissance ou d’une gratification peut maintenir les employés motivés, même lorsqu’ils sont confrontés à des tâches ennuyeuses ou fastidieuses.

Même si la motivation extrinsèque ne découle pas d’un plaisir pour l’activité en elle-même, elle reste un moteur efficace pour atteindre ses objectifs, surtout lorsque l’effort n’apporte pas de gratification personnelle.

Exemples de motivation extrinsèque

• Vous allez au travail tous les jours pour obtenir un salaire chaque mois.
• Vous vous entraînez pour ramener une médaille lors de la prochaine compétition.
• Vous suivez un régime strict pour pouvoir recevoir des compliments sur votre apparence.
• Vous publiez régulièrement des vidéos sur Instagram pour obtenir des likes et des abonnés.
• Vous motivez votre équipe avec des récompenses pour atteindre les objectifs trimestriels.

4 types de motivations extrinsèque

Il existe 4 types de motivations extrinsèques, qui varient selon votre niveau d’autonomie (l’autonomie fait référence au degré de liberté ou de contrôle que vous ressentez par rapport à vos décisions. Plus l’autonomie est élevée, plus vous vous sentez maître de ses choix) :

• Externe : Vous agissez uniquement parce qu’on vous impose des récompenses ou des punitions. Exemple : Vous acceptez un contrat avec un client difficile uniquement pour garantir un flux de trésorerie stable et éviter des problèmes financiers, même si vous savez que cela ne correspond pas à la vision à long terme de votre entreprise. 

• Introjectée : Vos actions sont guidées par le besoin d’être reconnu ou d’éviter de perdre la face. Exemple : Vous assistez à une réunion d’équipe alors que vous savez qu’elle sera peu productive, simplement pour montrer que vous êtes impliqué et pour éviter d’être critiqué en interne. Vous cherchez à maintenir une image de collaborateur engagé.

• Identifiée : Vous comprenez l’importance de ce que vous faites, même si vous n’avez pas choisi cette tâche. Exemple : Vous rédigez un rapport, non pas par plaisir, mais parce que vous savez que c’est essentiel pour l’avancement du projet et pour la réussite de l’équipe.

• Intégrée : Vous vous investissez pleinement dans votre travail, car il reflète vos valeurs et vos objectifs personnels. Exemple : Vous acceptez avec enthousiasme de diriger une réunion stratégique, car cela s’aligne avec votre volonté de devenir un leader au sein de votre entreprise.

La théorie de l’autodétermination Deci et Ryan

Qu’est-ce que l’autodétermination ?

L’autodétermination, c’est cette liberté que l’on ressent dans nos choix et actions. Selon la théorie de  l’autodétermination (TAD) d’Edward Deci et Richard Ryan, elle repose sur 3 piliers essentiels : l’autonomie, la compétence, et l’appartenance. Quand ces besoins fondamentaux sont comblés, vous vous engagez avec plus de profondeur dans tout ce que vous faites, que ce soit dans le travail, les relations ou la gestion de votre quotidien.

Quels sont les 3 besoins psychologiques fondamentaux ?

• L’autonomie, c’est le sentiment d’agir selon ses propres choix, sans subir des pressions extérieures. Plus vous avez l’impression de maîtriser vos décisions, plus vous vous sentez libre et motivé. Si, au contraire, vous êtes constamment sous pression ou contraint, l’autodétermination est faible, et cela affecte directement votre motivation et votre bien-être

• La compétence c’est la sensation de contrôle sur ce que vous faites. Lorsque vous êtes convaincu d’avoir les capacités pour accomplir une tâche, cela booste naturellement votre motivation. Par exemple, dans un projet professionnel, se sentir capable de résoudre des problèmes complexes vous pousse à vous investir davantage, car vous savez que vous êtes de taille à relever le défi.

• L’appartenance est ce sentiment de connexion avec les autres. Vous avez tous besoin de vous sentir soutenus, appréciés, et de faire partie d’un groupe. Cette appartenance renforce votre engagement, que ce soit dans un contexte social ou professionnel. Si vous êtes isolé ou déconnecté des autres, il devient difficile de rester motivé sur le long terme.

Quels sont les 3 types de motivations ?

D’après la théorie de l’autodétermination (TAD), il existe 3 grands types de motivations, chacun correspondant à un niveau d’autodétermination précis.

L’amotivation, c’est le niveau zéro. Vous n’avez aucun intérêt pour l’activité et aucune raison d’agir. 

La motivation extrinsèque. C’est celle alimentée par des éléments extérieurs (comme l’argent, le statut social, etc.). Elle se décline en 4 sous-catégories :

• Régulation externe : Vous agissez pour une récompense ou pour éviter une sanction.
• Régulation introjectée : Vous vous poussez à agir pour ne pas vous sentir coupable ou pour répondre à ce que les autres attendent de vous.
• Régulation identifiée : Vous commencez à voir un lien entre l’activité et vos propres objectifs.
• Régulation intégrée : L’action fait partie de vous, elle est en phase avec vos valeurs profondes.

Enfin, la motivation intrinsèque, c’est le sommet de l’autodétermination. Vous agissez simplement parce que vous aimez ce que vous faites. Pas besoin de pression extérieure, c’est le plaisir pur qui vous guide.

Voici une décomposition de ces types de motivation selon le niveau d’autodétermination.

Comment susciter la motivation intrinsèque ? (d’après la science)

Les approches basées sur la “carotte et le bâton” marchent un temps. Pour des résultats durables, il faut plutôt privilégier la motivation intrinsèque, c’est-à-dire celle qui vient de l’intérêt profond et du plaisir ressenti dans l’activité elle-même. Les recherches de Deci et Ryan (2008) montrent que c’est la meilleure forme de motivation pour persévérer, performer et améliorer son bien-être. Voici comment favoriser la motivation intrinsèque.

Satisfaire les besoins psychologique de base

On l’a vu plus tôt : la motivation repose sur 3 besoins psychologiques essentiels : L’autonomie, l’appartenance et la compétence. Lorsque ces 3 besoins sont satisfaits, vous alimentez votre motivation durablement. Tout l’enjeu est donc de créer un environnement qui nourrit ces 3 piliers. Voici comment vous pourriez vous y prendre.

Imaginons que vous souhaitiez motiver un collaborateur sur un projet qui ne l’enthousiasme pas particulièrement. Vous pourriez répondre à ses 3 besoins :

• Autonomie : Donnez-lui le choix sur la manière d’aborder le projet. Par exemple, laissez-le organiser son travail comme il le souhaite. 

• Appartenance : Intégrez ce projet dans un contexte plus large. Expliquez-lui en quoi sa contribution est essentielle pour l’équipe. 

• Compétence : Offrez-lui les ressources et le soutien dont il a besoin pour progresser. Par exemple, payez lui une formation pour acquérir de nouvelles compétences pour ce projet.

Autre situation : vous souhaitez prendre l’habitude de planifier vos journées, mais la motivation n’est pas au rendez-vous. Pour vous aider à intégrer cette habitude, voici comment vous pourriez utiliser ces 3 leviers sur vous-même  :

• Autonomie : Au lieu de suivre un rythme imposé, déterminez les moments de la journée où vous êtes le plus concentré et organisez vos tâches prioritaires à ces créneaux.

• Appartenance : Travaillez avec un ami qui a des objectifs similaires. Planifiez ensemble, échangez sur vos progrès et vos défis, et fixez des mini-objectifs communs. 

• Compétence : Évaluez vos progrès régulièrement. Commencez par de petites actions de planification et progressez vers des objectifs plus ambitieux.

En utilisant ces 3 piliers de la motivation, vous créez les conditions optimales pour intégrer cette habitude de manière durable et naturelle.

Raconter la bonne histoire

Créer une histoire autour de ce que vous faites peut être une puissante source de motivation. Plusieurs études démontrent que ce n’est pas tant la tâche en elle-même qui influence votre motivation, mais plutôt la façon dont vous la percevez.

Un étude d’Opoku-Dakwa (2021) montre que la « moralité perçue » d’une tâche, notamment quand elle est perçue comme bénéfique pour la communauté, augmente la motivation. En d’autres termes, la motivation est renforcée lorsque les personnes voient l’impact de leur travail comme ayant un effet positif sur les autres (Opoku-Dakwa, 2021).

Grant et Sonnentag (2010) ont aussi observé que percevoir une tâche comme ayant un impact social renforce la motivation et réduit l’épuisement émotionnel. Les employés qui voyaient leur travail comme utile pour autrui ressentaient moins de stress et restaient plus motivés (Grant & Sonnentag, 2010).

Ce qu’on retient ici ? La perception que vous créez autour de votre tâche est un levier puissant pour vous motiver. Si vous voulez vous motiver à faire une tâche, vous devez donc changer la narrative à propos de celle-ci.

Par exemple, au lieu de penser « Je n’ai pas envie de faire du sport » dites-vous « Je m’engage à rester en bonne santé pour profiter de chaque moment avec mes enfants et leur montrer l’importance de prendre soin de soi. » Remplacez « J’ai la flemme de cuisiner » par « Je prépare un repas sain et bon pour faire plaisir à ma famille et prendre soin d’eux. » Et si la prospection vous rebute, reformulez-la en « En prospectant, je ne vends pas, j’offre des solutions qui peuvent réellement répondre aux besoins des autres. »

Repenser la narrative derrière chacune de vos actions et vous réussirez à vous motiver pour à peu près tout et n’importe quoi.

Féliciter

Donner des éloges est autre un excellent levier pour renforcer la motivation. Mais attention, mal utilisé, il peut faire plus de mal que de bien.

Des études montrent que lorsque les compliments se transforment en « si tu fais X, alors tu auras Y », ils brident la créativité et étouffent la motivation intrinsèque.

Dans son livre Mindset, Carol Dweck (2017) partage des pistes pour tirer le meilleur des éloges :

• Valorisez l’effort et la stratégie : Célébrer les défis relevés et les efforts fournis pousse les enfants (et même les adultes) à prendre plus d’initiatives. En bref, ils osent plus et persévèrent plus longtemps.

• Rendez vos éloges spécifiques : Reconnaissez des actions concrètes. Dites ce qui mérite réellement l’attention : « J’admire ta persévérance sur ce projet » est bien plus percutant que « Bravo, bon travail ! »

• Complimentez en privé : Les compliments en tête-à-tête sont plus sincères et touchants. Ce n’est pas un spectacle ; c’est une marque de gratitude.

• Exprimez votre reconnaissance avec une raison sincère : Évitez de complimenter pour chaque petite chose. Reconnaissez plutôt les efforts et soyez honnête. Les compliments sincères marquent bien plus les esprits.

Bien dosé et bien formulé, les félicitations peuvent décupler la motivation des personnes qui les reçoivent.

Conclusion

La motivation intrinsèque et la motivation extrinsèque ont chacune leur rôle à jouer dans notre quête de performance et de satisfaction. Alors que la motivation extrinsèque peut fournir le coup de pouce initial pour avancer, c’est la motivation intrinsèque qui nous permet de persévérer dans la durée. En trouvant du plaisir dans ce que l’on fait, on transforme chaque défi en opportunité de croissance personnelle. Ainsi, la clé pour rester motivé sur le long terme réside dans la capacité à nourrir cette flamme intérieure.