“Ce n’est pas que nous avons peu de temps mais c’est que l’on en perd beaucoup… Notre vie n’est pas courte, nous la rendons courte”
Sénèque
La philosophie antique a beaucoup à nous apprendre sur le management et la productivité. Les Stoïques notamment s’intéressaient beaucoup à l’épanouissement de l’Homme et à sa relation avec le temps.
Pour rappel, le stoïcisme est un courant philosophique occidental fondé vers -301 par Zénon de Kition. Cette philosophie se base sur 5 idées centrales :
- Le monde est incertain et temporaire
- Il est important d’être fort, droit et de savoir s’auto-contrôler
- La source de la plupart de nos insatisfactions réside dans nos habitudes impulsives
- Une envie excessive (argent, possession…) nuit à notre spiritualité et à notre moralité
- Nous devons nous efforcer de vivre avec compassion, réserve et humilité
Alors qu’est-ce que cela à avoir avec la productivité ?
En fait derrière ces grandes idées stoïciennes, se trouvent des principes fondamentaux de productivité.
Dans de nombreux écrits, les Stoïciens rappellent en effet l’importance de l’action et condamnent le fait de trop penser par exemple. Cette mauvaise habitude nous pousse souvent à sur-analyser les choses ou à remettre au lendemain ce que l’on peut faire aujourd’hui.
La philosophie stoïcienne parle également de l’importance d’ignorer les distractions inutiles – ce qui aujourd’hui, à l’époque de l’information abondante, est exceptionnellement rare.
Dans cet article nous allons donc voir plus en détails quels sont ces principes stoïciens de productivité.
Accordez plus d’importance au temps qu’à l’argent
Les Stoïques n’étaient pas des matérialistes. Ils vivaient simplement et accordaient une grande importance aux connaissances et à l’épanouissement. Ils étaient également très pragmatiques vis-à-vis du temps – qui est trop souvent gâché selon eux.
Voici ce que Sénèque disait sur ce sujet :
“Une grande partie de la vie s’écoule à faire mal, la plus grande à ne rien faire du tout, la vie tout entière à faire autre chose”.
Le problème selon Sénèque, c’est que l’on accorde trop d’importance à l’argent, et pas assez au temps, même si ce dernier est une plus grande source de bonheur.
De nombreuses recherches montrent en effet qu’avoir plus de temps nous rend plus heureux mais qu’en revanche, accumuler de l’argent ne change rien passé une certaine limite.
Gérez vos émotions
Manager son temps selon les stoïciens consiste avant tout à savoir gérer ses émotions.
Notre humeur impacte en effet ce que nous sommes capable d’accomplir. Lorsque l’on est triste, fatigué, irrité, énervé ou anxieux, on est plus enclin à procrastiner tandis que lorsque l’on est dans un état neutre ou positif, on est plus productif.
C’est pourquoi on doit apprendre à maintenir une forme d’équanimité.
Connaissez vos priorités
Pour les stoïques, faire autre chose que ce qui est important est inefficace et inutile.
Voici ce que dit l’empereur Marc Aurèle :
“Il est essentiel de garder en tête que l’attention que nous accordons à quelque chose, doit être proportionnelle à sa valeur. Vous ne vous fatiguerez pas et n’abandonnerez pas si vous ne vous affairez pas à faire plus que nécessaire…”
La grande majorité de nos mots et actions ne sont pas nécessaires. En les diminuant ou en les éliminant, on bénéficie ainsi de plus de temps et de tranquillité.
C’est pourquoi on doit se demander régulièrement :
“Est-ce que cette chose est nécessaire ?”
Lorsque l’on utilise notre temps de façon raisonné et discipliné, on crée plus de temps pour les choses que nous aimons.
Concentrez-vous sur le processus
Il est toujours agréable de visualiser nos résultats mais il ne faut pas oublier que c’est l’exécution qui les rend possible. Lorsque l’on se concentre sur le processus plutôt que les résultats, les probabilités d’accomplir ces mêmes résultats augmentent dramatiquement.
Au delà de l’importance de se concentrer sur le processus, il est aussi essentiel de se concentrer sur ce que nous pouvons contrôler et ignorer le reste.
Voilà ce que dit Epictète à ce propos :
“Parmi les choses, les unes dépendent de nous, les autres n’en dépendent pas. Celles qui dépendent de nous, ce sont l’opinion, la tendance, le désir, l’aversion: en un mot tout ce qui est notre œuvre. Celles qui ne dépendent pas de nous, ce sont le corps, les biens, la réputation, les dignités: en un mot tout ce qui n’est pas de notre œuvre.
Les choses qui dépendent de nous sont par nature libres; nul ne peut les empêcher, rien ne peut les entraver; mais celles qui ne dépendent pas de nous sont impuissantes, esclaves, sujettes à l’empêchement, étrangères à nous.
Souviens-toi donc que, si tu crois libres ces choses qui, de par leur nature, sont serviles, et propres à toi celles qui sont étrangères, tu seras entravé, affligé, troublé, tu accuseras Dieux et hommes. Mais si tu crois tien cela seul qui est tien, et étranger ce qui en effet t’est étranger, nul ne le forcera jamais à faire une chose, nul ne t’en empêchera; tu ne te plaindras de personne, tu n’accuseras personne; tu ne feras pas involontairement une seule action; personne ne te nuira, et d’ennemi, tu n’en auras point, car tu ne souffriras rien de nuisible.”
En d’autres termes, pour être épanoui et obtenir des résultats, on doit seulement se concentrer sur ce que l’on contrôle et ignorer le reste.
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Pour conclure la philosophie stoïcienne nous rappelle qu’être productif c’est avant tout être discipliné. C’est savoir gérer ses émotions et être lucide sur ce qui est important et prioritaire. Mais aussi c’est être capable de concentrer notre attention sur ce que l’on peut contrôler et ne pas se fatiguer avec le reste.
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*Article inspiré de Ancient Philosophers Explain 4 Ways To Be Highly Productive