L’autocritique a souvent une connotation négative. Pour beaucoup, ce mot est synonyme de jugement, de dureté envers soi-même, de rumination, de faible estime de soi…
Mais contrairement à la croyance commune, l’autocritique est bénéfique. C’est même un exercice nécessaire pour progresser dans n’importe quel domaine. Encore faut-il savoir comment s’y prendre…
Dans cet article, vous allez découvrir comment faire une autocritique constructive avec le hansei, une approche japonaise d’autoréflexion et d’amélioration continue. Mais avant faisons un petit point sur ce qu’est l’autocritique.
Autocritique : Définition
Voici la définition de l’autocritique :
Critique par une personne de sa propre attitude, de ses propres comportements
L’autocritique c’est donc un jugement que vous portez envers vous-même. C’est une autoréflexion qui peut prendre 2 formes :
- Autocritique négative / dépréciative
- Autocritique constructive
Autocritique négative / dépréciative
L’autocritique négative est généralement celle à laquelle on pense en premier quand on entend le mot “autocritique” parce que c’est celle qui nous est la plus familière et aussi celle qui nous blesse le plus.
Ce sont ces choses que vous vous reprochez. Ces erreurs du passé que vous ressassez. Ces complexes que vous avez depuis des années. C’est cette petite voix intérieure qui vous attaque et vous juge en permanence. En bref, ce sont toutes ces choses qui font de vous votre pire critique.
Voici quelques exemples d’autocritique négative :
- Je suis nul, je n’y arriverai pas
- Je ne suis pas assez intelligent / beau / populaire…
- Les autres sont mieux que moi
Quand vous vous dites toutes ces choses, vous êtes très dur envers vous-même. Trop dur. D’ailleurs si quelqu’un vous disait la moitié de ce que vous vous dites, jamais vous ne l’accepteriez. Mais quand il s’agit de vous-même, vous vous le permettez.
L’autocritique négative est tout sauf utile. Elle nourrit vos doutes et affaiblit votre confiance en vous. Elle créé aussi des blocages. C’est ce qui explique que parfois vous n’osez pas faire les choses ou que vous vous laissez paralyser par certains problèmes.
Autocritique constructive
Si l’autocritique négative n’a rien de bon, l’autocritique constructive, elle au contraire est bénéfique. Elle est même nécessaire si vous voulez vous améliorer.
Elle consiste à vous questionner sur vous-même, à exercer votre esprit critique et à analyser vos résultats objectivement. Quand vous adoptez cette démarche, vous reconnaissez vos échecs et vos erreurs et vous cherchez des façons de les corriger.
Voici quelques exemples d’autocritique constructive :
- Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?
- Pourquoi ça n’a pas fonctionné ?
- Qu’est-ce que je peux améliorer ?
- Comment est-ce que je peux l’améliorer ?
La grande différence avec l’autocritique négative, c’est que derrière toutes ces questions, il y a une vraie réflexion. Vous n’affirmez rien, vous ne supposez rien, vous cherchez proactivement des axes d’amélioration.
Comment faire une autocritique constructive avec le hansei ?
Hansei (反省 autoréflexion) est un terme japonais qui fait référence à la reconnaissance de sa propre erreur et à son engagement pour s’améliorer.
Avec le hansei, vous identifiez ce qui ne marche pas et vous mettez en œuvre un plan pour résoudre le problème.
Voici comment mettre en place cette démarche.
Analysez objectivement la situation
Pour commencer, prenez du recul sur vos pensées, sur ce que vous avez dit ou fait, sur ce qui s’est passé. Et analysez la situation le plus objectivement possible. Vous pouvez le faire en écrivant si cela vous aide à y voir plus clair.
Prenons un exemple, admettons que vous ayez raté une présentation. Au moment de commencer, le rétroprojecteur ne fonctionnait pas. Pendant la présentation, vous n’avez pas été convaincant. Et à la fin, vous n’avez pas su répondre aux questions de votre auditoire.
Au lieu de vous dire “Je ne sais pas présenter, je suis nul” ou “Je suis sûr que les autres ont pensé du mal de moi”, analysez objectivement ce qui s’est passé et demandez-vous :
- Pourquoi le rétroprojecteur ne fonctionnait pas ?
- Qu’est-ce que j’aurais pu faire pour éviter que cela ne se produise ?
- Pourquoi je n’ai pas été convaincant ?
- Comment est-ce que je peux l’être ?
- Pourquoi je n’ai pas su répondre aux questions ?
- Comment j’aurais pu mieux me préparer ?
Restez le plus factuel possible (la méthode des 5 pourquoi ici peut aider).
Une fois que vous avez analysé ce qui s’est mal passé, ne vous arrêtez pas là. Concentrez-vous aussi sur ce qui s’est bien passé.
Trop souvent, on se focalise sur nos erreurs. Mais il est tout aussi important de s’attarder sur ce que l’on a réussi à faire et de s’en féliciter.
Peut-être que pendant votre présentation vous avez su garder votre sang-froid alors que rien ne se passait comme prévu. Ou peut-être qu’à défaut d’avoir réussi à convaincre, vous avez su créer une vraie connexion avec votre audience.
Reconnaissez ces aspects positifs pour en tirer des leçons, mais aussi pour rendre votre analyse plus objective. Rien n’est jamais à 100% négatif. Il y a toujours une part de positif dans chaque situation même si elle est parfois dur à trouver.
Lire aussi : Le guide de la méthode PDCA ou Roue de Deming
Préparez un plan d’action pour vous améliorer
Après avoir fait votre diagnostic, réfléchissez aux différents moyens de vous améliorer et trouvez des solutions, pour éviter de reproduire les mêmes erreurs.
Si vous avez raté votre présentation, demandez-vous ce que vous ferez différemment la prochaine fois. Vous pourriez par exemple :
- Acheter un rétroprojecteur portable et l’emporter avec vous à chaque fois que vous donnez une présentation. Vous aurez alors toujours une solution de secours.
- Passer plus de temps à préparer votre présentation et la répéter plusieurs fois.
- Réfléchir aux potentielles questions que l’on est susceptible de vous poser à la fin pour être capable d’y répondre
- Vous entraînez régulièrement à présenter pour vous améliorer et pourquoi pas, suivre une formation sur la prise de parole et la persuasion.
Vous devez trouver des solutions constructives pour vous améliorer et éviter de reproduire les mêmes erreurs.
Vous ne faites jamais la même erreur deux fois. La seconde fois que vous la faites, ce n’est plus une erreur, c’est un choix.
Lauren Conrad
Pour en savoir plus sur “comment préparer un plan d’action”, je vous recommande de lire l’article suivant :
Comment élaborer un plan d’action solide (et s’y tenir) ?
Acceptez de faire des erreurs
Les erreurs font partie de la vie, vous ne pouvez pas les éviter. Tout ce que vous pouvez espérer c’est qu’elles ne soient pas trop coûteuses et que vous ne fassiez pas la même erreur deux fois.
Lee Lacocca
C’est en faisant des erreurs que l’on apprend.
C’est en tombant que l’on apprend à marcher. C’est en prenant les mauvaises décisions que l’on gagne en sagesse. Et c’est en rencontrant les mauvaises personnes que l’on sait ensuite lesquelles éviter.
Les erreurs font partie du processus d’apprentissage. Elles vous donnent des informations précieuses. Vous devez les accepter et en tirer des leçons. Gardez toujours en tête que vous apprendrez souvent plus de vos échecs que de vos réussites.
Conclusion
L’autocritique est à double tranchant. Elle peut vous faire grandir tout comme vous détruire.
Si vous passez votre temps à ruminer, à vous critiquer et à vous dire que vous êtes nul ou moins bon que les autres, elle vous détruira. Mais si vous analysez objectivement vos erreurs et que vous cherchez des façons de vous améliorer, vous en ressortirez grandi.
Cherchez donc au maximum à rendre l’autocritique constructive. C’est la seule façon de vous améliorer en continu.