Découvrez les 5 principes du Stoïcisme pour vivre plus sereinement.
Notre monde est changeant et incertain.
Entre les crises financières et sanitaires, la concurrence féroce, l’intelligence artificielle et la robotisation qui remettent en question nos métiers, les réseaux sociaux qui nous font nous sentir misérables, les médias qui nous stressent et nous culpabilisent…
Nous n’avons jamais été aussi malheureux. Selon l’OMS, le taux de suicide a augmenté de 60% au cours des 45 dernières années. 1
Alors, comment se protéger ? Comment vivre sereinement dans un monde si incertain ?
Le stoïcisme apporte des réponses à toutes ces questions. Il fait ce que l’école traditionnelle a échoué à faire.
Cette philosophie nous aide à rester calmes et sereins en toute circonstance, à nous adapter, à développer notre force mentale, à faire face à nos peurs, à affronter les crises, à gérer nos pensées négatives et de façon générale à être plus résilients.
Dans cet article, on va voir ce qu’est le stoïcisme et comment l’appliquer au quotidien.
La définition du stoïcisme
Le stoïcisme est un courant philosophique Grecque fondée par Zénon de Kition au IIIe siècle av. J.-C. Il consiste à travailler sur soi-même en examinant sa conscience. Contrairement à la plupart des courants philosophiques, le stoïcisme, lui, est pratique. On peut l’appliquer dans la vie de tous les jours.
Il repose sur 2 grandes valeurs : La vertu et la tranquillité
- La vertu : les stoïciens cherchent en permanence à agir le plus vertueusement possible. Selon eux “la vertu est le seul bien”. C’est seulement en s’élevant au dessus de nos instincts primitifs, de nos émotions, de nos désirs et de nos impulsions que l’on peut vivre libre et heureux.
- La tranquillité : la tranquillité c’est la capacité à rester d’humeur égale. C’est ne pas laisser notre environnement nous affecter. Ne pas laisser les crises, les catastrophes, les médias, les réseaux sociaux et les autres changer notre état. C’est rester imperturbable en toute circonstance.
Le stoïcisme peut donner une impression de rudesse, car tout est dans le contrôle, la retenue, la préparation. On est bien loin du courant épicurien dont l’objectif principal est d’atteindre le bonheur par la satisfaction des seuls désirs .
Mais si les stoïciens s’imposent tant de discipline, c’est pour une bonne raison. Ils savent que le plaisir peut devenir punition.
On en a tous déjà fait les frais. Si on se goinfre de burgers, de pizzas et de gâteaux, à longueur de temps, on prend du poids et on développe des problèmes de santé. Si on boit trop d’alcool, on se rend malade et finit avec un mal de tête. Si on traine trop sur les réseaux sociaux, on n’accomplit rien de notre journée.
Quand on vit dans l’excès et qu’on satisfait nos moindres désirs, la vie nous punit. C’est pour cette raison qu’on doit faire preuve de discipline. C’est le seul moyen de vivre une vie plus équilibrée et épanouissante.
L’histoire du stoïcisme
Le stoïcisme est une philosophie de crise. Il fait son grand retour aujourd’hui, mais ce n’est pas une première. Historiquement, il a toujours ressurgi dans des moments difficiles, d’ailleurs, il est né d’une crise. 2
Au IIIe siècle avant J.-C, Zénon de Kition fonde le stoïcisme en pleine période de conflit. Alors que les petits États indépendants disparaissent au profit des grands empires et que les Grecques peinent à trouver un successeur à Alexandre le Grand, la population déçue de la politique trouve refuge dans la philosophie stoïcienne.
Ce premier courant, qu’on appelle aujourd’hui le stoïcisme ancien, est plutôt théorique. Zénon explique que le monde repose sur 2 grands principes :
- le principe passif (matière) tout ce qui est substance. La terre, la table, notre peau, l’eau… bref tous les éléments physiques qui nous entourent.
- le principe actif (raison) c’est ce qui agit sur l’univers. Ce sont nos actions et notre volonté.
Quelques siècles plus tard nait un 2e courant philosophique stoïcien, qu’on appelle le stoïcisme romain. Celui-ci est propulsé par 3 grands protagonistes, Sénèque, Epictète et Marc Aurèle. Ces 3 grandes figures popularisent le stoïcisme que l’on connait aujourd’hui, celui de la vertu et de la tranquillité.
Leur philosophie a pu traverser le temps grâce à leurs nombreux écrits. Sénèque a écrit les Lettres à Lucilius, un recueil de 124 lettres dans lequel Sénèque expose la philosophie stoïcienne à Lucilius, alors jeune gouverneur romain. Et Marc Aurèle a écrit Pensées pour moi-même, un livre qui rappelle les différentes maximes stoïciennes. À l’origine il écrit ce livre pour lui-même, pour s’aider à être vertueux pendant son règne d’Empereur romain. Mais ses écrits ont ensuite été repris et diffusés au grand public.
Aujourd’hui ces textes regagnent en popularité. Beaucoup d’auteurs et de blogueurs tels que Ryan Holiday ou encore Tim Ferriss reprennent les grands principes du stoïcisme et les adaptent à nos problématiques actuelles. On appelle ce nouveau mouvement le stoïcisme moderne.
Le stoïcisme a donc su traverser le temps. Il a été fondé il y a plusieurs siècles, mais il est encore applicable aujourd’hui au XXIe siècle.
Alors quels sont les grands principes de cette philosophie ?
Les grands principes du stoïcisme
Agir avec vertu
Celui qui aime la gloire met son propre bonheur dans les émotions d’un autre. Celui qui aime le plaisir met son bonheur dans ses propres penchants. Mais l’homme intelligent le place dans sa propre conduite.
Marc Aurèle
Le stoïcisme nous rappelle que l’on trouve le bonheur non pas dans la gloire et les plaisirs, mais dans la maitrise de notre propre conduite. Pour être heureux, on doit être juste, réfléchi, droit, courageux, tolérant, honnête, patient, humble…
Toutes ces valeurs nous permettent de devenir une meilleure version de nous-mêmes. Elles nous aident aussi à nous libérer de nos émotions négatives et de nos impulsions. Car si on les laisse prendre le dessus, on est à leur merci. On est aussi manipulable qu’une marionnette comme le dit Marc Aurèle :
Comprends que tu as en toi quelque chose de plus puissant et divin que ce qui cause tes passions et te manipule comme une vulgaire marionnette
Les stoïciens cherchent donc en permanence à agir le plus vertueusement possible. Ils n’ont pas peur de la douleur, ils n’ont pas peur de la mort, ils n’ont pas peur de la pauvreté. La seule chose dont ils ont peur c’est de ne pas agir vertueusement.
Chercher la tranquillité
La tranquillité fait référence à la paix intérieure. C’est la capacité à ne pas se laisser affecter par les évènements négatifs et à accepter que certaines choses ne peuvent pas être changées. En bref c’est rester calme, serein et heureux en toute circonstance.
Pour atteindre, cette tranquillité Epictète nous donne quelques pistes :
Prends garde à tes perceptions, ce n’est pas une petite chose que tu protèges, c’est ton respect, ta fiabilité et ta stabilité, ta tranquillité d’esprit, ta libération de tes peurs et de tes douleurs, en un mot ta liberté.
Si Epictète accorde tant d’importance aux perceptions, c’est pour une bonne raison. Il sait qu’elles définissent ce que l’on vit et ressent au quotidien.
Pour une même expérience donnée, 2 personnes vivront la situation complètement différemment selon la façon dont elles la perçoivent.
Prenons un exemple. Pierre et Paul travaillent dans la même entreprise. Leur manager organise une réunion pour leur donner des retours sur leur travail. Pierre prend mal ces retours. Il se sent critiqué. Il se dit son manager est un abruti qui ne comprend rien. Paul lui au contraire accueille ces retours. Il sait que c’est une critique de son travail et non de sa personne. Il se dit que grâce à ces feedbacks, il va pouvoir améliorer son travail et progresser.
Pour une même situation donnée, une personne le vivra bien et l’autre mal. Tout est une question de perception.
Une fois que l’on comprend que ce qui compte vraiment ce n’est pas ce qui nous arrive, mais notre interprétation de ce qui arrive, on se sent plus en contrôle et alors on peut commencer à travailler sur nos perceptions pour qu’elles nous rendent service. Ce qui m’amène au point suivant.
Se concentrer sur ce que l’on contrôle
Le stoïcisme nous rappelle qu’il y a des choses que l’on contrôle et d’autres que l’on ne contrôle pas. Il est important de savoir faire la différence. Voici ce que Epictète dit à propos de contrôle :
Certaines choses sont sous notre contrôle tandis que d’autres ne le sont pas. Nous contrôlons notre opinion, nos choix, nos désirs, nos aversions et en un mot, tout ce qui est relatif à nos propres actions. Nous ne contrôlons pas notre corps, notre propriété, notre réputation, notre position en un mot tout ce qui n’est pas relatif à nos propres actions.
On a donc d’un côté les choses que l’on contrôle (nos pensées, notre attitude, notre comportement, nos réactions) et de l’autre ce que l’on ne contrôle pas (la météo, l’opinion, des gens, les crises, les drames…). Pour vivre heureux, on doit accepter que certaines choses ne dépendent pas nous.
Il n’y a qu’une route vers le bonheur, c’est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre volonté.
Epictète
Pour les choses que l’on contrôle, on doit agir le plus vertueusement possible et accepter nos torts. Quand quelque chose se passe mal, on doit assumer notre responsabilité et ne doit pas remettre la faute sur les autres.
Accuser les autres de son malheur est le fait d’un ignorant.
Epictète
Et pour tout ce que l’on ne contrôle pas, on doit lâcher prise et accepter.
Accepte tout ce qui vient de la nature, car cela est inéluctable.
Marc Aurèle
On doit se rappeler que même si on ne contrôle pas l’opinion des autres, les crises, les catastrophes, les conflits… on reste toujours en contrôle de la façon dont on perçoit ces choses. Et si notre perception ne nous rend pas service, on est toujours libre de la changer.
Si tu es meurtri par des choses extérieures, ce n’est pas elles qui te perturbent, mais le jugement que tu en as. Et tu as le pouvoir d’anéantir ce jugement maintenant.
Marc Aurèle
Faire preuve de gratitude
Une des plus grandes sources de frustration et d’insatisfaction sont nos désirs. Quand on en veut toujours plus. Quand rêve d’avoir une plus grande maison, une plus grosse voiture, plus d’argent, être plus influent, avoir plus d’abonnés, de likes, de partages…
En désirant ces choses, on remet notre bonheur au lendemain. On se dit qu’on sera heureux quand on aura acheté X ou quand on aura accompli Y. Et quand on obtient enfin ces choses, on est satisfait pendant un court instant, mais rapidement on passe à autre chose. Et finalement on passe une grande partie de notre vie à être insatisfait et frustré.
Pour vivre heureux, on doit arrêter de courir après ce que l’on n’a pas et être reconnaissant de ce que l’on a. On doit cultiver notre gratitude et apprécier ces choses que l’on prend pour acquis. Des choses simples comme : avoir un toit sur notre tête, manger à notre faim, avoir la santé, avoir une famille et des amis…
En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d’être heureux.
Marc Aurèle
Pour cultiver leur gratitude, les stoïciens avaient un exercice qu’ils appelaient le praemeditatio malorum et que l’on connait aujourd’hui sous le nom de visualisation négative. Cet exercice consiste tout simplement à s’imaginer privé des choses que nous avons déjà pour pouvoir mieux les apprécier.
Ne pense pas aux choses que tu n’as pas comme si elles étaient déjà là ; fais plutôt le compte des biens les plus précieux que tu possèdes, et songe à quel point tu les rechercherais, si tu ne les avais pas.
Marc Aurèle
Cet exercice est très efficace. Quand on s’imagine perdre notre santé, nos proches, notre confort, on se rend instantanément compte de la valeur qu’ils ont dans notre vie.
Gérer son temps
On gâche beaucoup de temps chaque jour, comme le dit Sénèque :
Ce n’est pas que nous ayons trop peu de temps à vivre, mais que nous en gaspillons une grande partie.
On perd notre temps à remettre au lendemain nos tâches, à se distraire, à se plaindre, à s’énerver, à jalouser les autres, à stresser… tous ces moments ne pourront jamais être récupérés. Et malgré tout, on dépense notre temps comme si on en avait en abondance.
D’ailleurs, Sénèque fait une comparaison intéressante entre le temps et l’argent :
Personne ne délivre son argent aux passants, mais à quel point chacun de nous délivre sa vie ! Nous sommes étroitement liés à la propriété et à l’argent, mais nous pensons trop peu à l’idée de perdre notre temps, alors que c’est la chose dont nous devrions être le plus avares.
On accorde souvent plus d’importance à l’argent qu’à notre temps alors qu’on devrait faire l’inverse. On devrait protéger notre temps à tout prix parce que c’est notre ressource la plus précieuse.
Pour protéger notre temps, on doit identifier ce qui est important pour nous et ignorer impitoyablement le reste. Un bon moyen de le faire est de se poser la question suivante :
Quelle différence est-ce que cela fera dans 10 min, dans 10h, dans 10 mois, dans 10 ans ?
Par exemple, quelle différence est-ce que trainer sur les réseaux sociaux fera dans 10 min, 10 heures, 10 mois, 10 ans ?
Dans 10 min je serai probablement frustré parce ce que je verrai la vie “de rêve” des autres, je me sentirai mal. Et dans 10h, 10 mois et 10 ans j’aurai sans doute oublié ce que j’ai vu et cela ne fera aucune différence dans ma vie.
Quelle différence est-ce que regarder le JT fera dans 10 min, 10 heures, 10 mois, 10 ans ?
Dans 10 min je serai probablement stressé et angoissé (les médias sont forts pour ça). Dans 10 heures j’y penserai peut-être encore. Dans 10 mois j’aurai oublié tout comme 10 ans.
Quelle différence apprendre à programmer fera dans 10 min, 10 heures, 10 mois, 10 ans ?
Dans 10 min je comprendrai peut-être une notion. Dans 10 heures j’aurai peut-être créé ma première mini application, dans 10 mois j’aurai créé une solution complète, dans 10 ans j’aurai une entreprise.
Quand vous vous posez la question des 10/10/10/10, vous mettez les choses en perspectives, ce qui vous permet de mieux prioriser.
Il existe d’autres méthodes de priorisation, voici quelques articles pour aller plus loin :
- The One Thing – L’art de se concentrer sur l’essentiel
- Comment prioriser quand tout semble important
- Matrice d’Eisenhower : Comment mieux gérer ses priorités
Conclusion
Le stoïcisme est une philosophie pratique qui est parvenue à traverser les siècles. Et pour cause, elle nous aide à vivre plus sereinement, à être en paix avec nous même et à être résilient en toute circonstance.
Parmi les nombreux principes du stoïcisme, il y en a 5 importants à retenir :
- Agir avec vertu : Pour être heureux, on doit être juste, réfléchi, droit, courageux, tolérant, honnête, patient, humble…
- Chercher la tranquillité : On trouve la tranquillité en changeant notre perception du monde. C’est grâce à cela qu’on se laisse moins affecter par les évènements négatifs.
- Se concentrer sur ce que l’on contrôle : Il faut savoir distinguer ce que l’on contrôle et ce que l’on ne contrôle pas et accepter que certaines choses ne peuvent être changées.
- Faire preuve de gratitude : On a déjà tout ce qu’il faut pour être heureux, il faut juste se le rappeler régulièrement. Pour cela la visualisation négative peut aider.
- Gérer son temps : On doit gérer notre temps comme notre ressource la plus précieuse. Pour ne pas le gâcher on peut se poser la question des 10/10/10/10. Quelle différence est-ce que cela fera dans 10 min, dans 10h, dans 10 mois, dans 10 ans ?
Sources :