Si vous avez tendance à remettre les choses au lendemain et que vous vous attardez parfois sur des détails sans importance c’est peut-être un signe que vous êtes sous l’influence de la loi de Parkinson.
La loi de Parkinson déclare que :
Tout travail tend à se dilater pour remplir le temps disponible
Pour mieux comprendre, il faut faire un tour du côté de la physique. En physique, il existe une loi, qu’on appelle la loi des gaz. Cette loi décrit le phénomène selon lequel le volume des gaz s’adapte au contenant dans lequel il se trouve.
Pour faire simple, si vous diffusez un gaz dans une pièce de 50m2, le gaz occupera les 50m2. Et si vous diffusez ce même gaz dans une pièce de 5m2, il occupera les 5m2. Le volume du contenant détermine l’espace occupé par le gaz.
On observe la même chose pour le travail. Si vous vous laissez 3 mois pour accomplir une tâche donnée, vous l’accomplirez en 3 mois. Et si vous ne vous laissez que 3 jours, vous l’accomplirez en 3 jours. Le volume d’heures que vous vous accordez détermine l’espace que prendront vos tâches dans le temps.
On appelle cela la loi de Parkinson.
La loi de Parkinson c’est donc la loi des gaz appliquée au travail.
Dans cet article on va voir ce qu’est la loi de Parkinson, quelles sont ses implications et comment limiter ses effets.
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Qu’est-ce que la loi de Parkinson ?
Les origines de la loi de Parkinson
La loi de Parkinson a été mise en évidence par Cyril Northcote Parkinson dans les années 50 dans un article publié dans la revue The Economist.
Dans cet article, il explique pourquoi la bureaucratie est inefficiente. On y apprend que les fonctionnaires ont tendance à multiplier leurs subordonnés et qu’en les multipliant, ils se créent par la même occasion une charge de travail supplémentaire. Car les nouvelles recrues doivent être formées et managées.
Plus la charge de travail des fonctionnaires grandit, plus leur besoin en recrutement grandit lui aussi. Ce qui conduit à encore plus de recrutements et donc à encore plus de travail par la suite. C’est le cercle vicieux. Comme l’explique Cyril Northcote Parkinson :
Les fonctionnaires se créent mutuellement du travail.
On observe ce même phénomène dans les entreprises. Plus une organisation grandit, moins elle travaille pour servir ses clients et plus elle travaille pour elle-même.
Prenez une start up de 5 employés. Une petite entreprise de cette taille travaille à 100% pour ses clients. Toutes ses ressources sont investies pour développer des produits et services, les marketer, prospecter, vendre… Les employés sont en contact direct avec le marché.
Maintenant, prenez une grande entreprise comme Coca-Cola. Coca-Cola c’est plus de 70 000 employés dans le monde. Et sur ces 70 000, seule une fraction d’entre eux travaillent directement pour le marché (développement produit, ventes, support client, marketing…).
Le reste travaille exclusivement pour les besoins internes de l’entreprise. C’est-à-dire pour recruter de nouveaux employés, les former, les manager, gérer leur paie… en d’autres mots, gérer les problématiques interne à l’entreprise.
Leur rôle n’est pas de servir le consommateur final, leur rôle est de servir l’entreprise elle-même.
On retrouve ici la loi de Parkinson. Plus le nombre d’employés augmente, plus le volume de travail augmente lui aussi, car chaque employé recruté représente une charge de travail à lui-même. Ce qui nécessite plus de personnes pour pouvoir les gérer. Le volume de travail s’étend donc non pas parce qu’il y a plus de travail en soi, mais parce qu’il y a plus d’employés à gérer.
L’implication de la loi de Parkinson dans votre travail
La loi de Parkinson impacte la productivité des entreprises, mais elle influence aussi notre efficacité personnelle.
Si vous procrastinez et que vous perdez du temps sur des détails sans importance, c’est souvent parce que vous vous accordez trop de temps pour faire les choses.
Pour prendre mon cas personnel, au moment où j’ai créé mon agence de marketing en 2018, je me suis laissé 3 mois pour me préparer. 3 mois pendant lesquels j’ai développé un business plan, défini mon positionnement, créé des modèles d’email de prospection, écrit mes argumentaires de ventes, fait des recherches…
Avec du recul, je me dis que toute cette préparation n’était pas nécessaire. J’aurais largement pu m’en passer. Ce que j’aurais dû faire à la place c’est me laisser 3 jours de préparation et commencer directement à prospecter et vendre mes services. J’aurais perdu bien moins de temps et d’énergie.
Mais comme je savais que j’avais 3 mois devant moi, j’ai étalé ma préparation sur 3 mois en occupant mon temps de choses inutiles.
Ce que cette expérience m’a appris, c’est que les dates butoirs ont une énorme influence sur notre psychologie. Et qu’un projet peut être accompli en 2 fois moins de temps juste en avançant sa date butoir.
La loi de Parkinson au-delà du travail
La loi de Parkinson s’applique au travail comme on vient de le voir, mais on peut aussi l’observer dans d’autres domaines à commencer par notre espace de vie.
Vous l’avez sans doute déjà remarqué, plus l’espace dans lequel vous vivez est grand, plus vous avez tendance à vous étaler. Vous trouvez toujours moyen d’acheter plus de meubles, plus de bibelots et plus de gadgets pour remplir votre espace. Et après avoir emménagé dans un endroit plus grand, vous vous demandez comment vous avez pu vivre dans un endroit si petit avant.
C’est la même chose dans le domaine informatique. Plus vous avez d’espace disponible sur votre ordinateur ou votre smartphone, plus vous êtes encouragé à remplir cet espace d’applications, de photos et de vidéos. “Les données s’étendent jusqu’à remplir l’espace disponible pour leur stockage”
Idem pour vos finances personnelles, plus vous avez d’argent plus vous êtes tenté de le dépenser souvent en achetant des choses dont vous n’avez pas besoin.
La loi de Parkinson influence donc votre temps, votre espace, mais aussi vos ressources (ressources informatiques, ressources financières).
Comment limiter les effets de la loi de Parkinson ?
La seule façon de limiter les effets de la loi de Parkinson est de vous imposer des contraintes.
Si vous voulez améliorer votre gestion du temps, imposez-vous des échéances agressives. C’est-à-dire des échéances que vous n’êtes pas sûr d’atteindre. Vous exécuterez votre travail bien plus vite et perdrez moins de temps.
Si vous vous donnez 1 mois pour préparer une présentation PowerPoint par exemple, soyez plus agressif, donnez-vous 7 jours. Parce que si vous vous accordez 1 mois pour la faire, vous étalerez votre tâche dans le temps. Peut-être que vous passerez des heures à choisir les bonnes couleurs, les bonnes images, la bonne typographie…
Alors que si vous vous donnez 7 jours pour la faire et que vous la terminez en 10 jours, vous aurez peut-être l’impression d’avoir pris 3 jours de retard, mais en réalité vous aurez pris 20 jours d’avance sur votre planification initiale.
Cette approche permet en quelque sorte de compresser le temps.
Maintenant si vous travaillez pour quelqu’un d’autre, un collègue ou un client, ne lui communiquez pas votre date butoir agressive, communiquez-lui-en une autre plus éloignée dans le temps. Une que vous êtes sûr de respecter.
Mieux vaut prévoir large et livrer votre travail en avance, que ne pas prévoir assez et donner de faux espoirs. Cela vous donnera une bien meilleure image.
Et en ce qui concerne la gestion de votre espace ou de vos ressources, là aussi imposez-vous des contraintes.
N’achetez des objets, des vêtements, des gadgets… que si vous êtes prêt à vous débarrasser d’autre chose en échange. Par exemple n’achetez une nouvelle paire de chaussures, que si vous êtes prêt à vous débarrasser d’une autre paire en échange. Et n’achetez de nouveaux vêtements que si vous êtes prêt à désencombrer votre penderie.
Cette approche fonctionne aussi pour la gestion de votre espace sur votre ordinateur et votre smartphone. Ne téléchargez de nouvelles applications que si vous êtes prêt à vous débarrasser d’autres en échange.
Cette contrainte vous permettra d’optimiser votre espace physique et digital.
Personnellement, j’applique un dérivé de cette règle. À chaque fois que j’achète un nouveau gadget, je me contrains à investir en même temps le prix du gadget en bourse. Si par exemple je me fais plaisir en achetant une montre connectée à 300€, je devrai aussi investir en plus 300€ en bourse.
Cette règle me permet de réfléchir à 2 fois avant d’acheter quelque chose. Souvent, cela me dissuade de m’encombrer d’objets inutiles. Mais pour les rares fois où je cède, j’accomplis une bonne action puisque je place mon argent.
Cette approche me permet de limiter les effets de la loi de Parkinson.
Conclusion
La loi de Parkinson est une loi importante à connaitre si vous voulez optimiser votre temps, votre espace et vos ressources.
Pour limiter ses effets, c’est simple, imposez-vous des contraintes. Définissez des échéances agressives et n’achetez de nouvelles choses que si vous êtes prêt à vous débarrasser de leur équivalent.
Pour découvrir d’autres loi comme la loi de Parkinson, je vous recommande de lire l’article suivant : Les 11 lois de la productivité
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