Theodore Roosevelt a donné de nombreux discours au cours de sa carrière, mais aucun n’a eu plus d’impact que celui qu’il a prononcé à Paris le 23 avril 1910. Celui-ci a marqué des générations. Nixon l’a repris en annonçant sa démission. Nelson Mandela en a donné une copie à Francois Pienaar, le capitaine de rugby d’Afrique du Sud juste avant qu’il ne gagne son match contre les All Blacks. LeBron James l’a imprimé sur ses chaussures. Miley Cyrus se l’est fait tatouer sur le bras. Il a même donné le nom à un film : The Man in the Arena (l’Homme dans l’Arène).
Sur les 35 pages de ce discours, il y a un passage en particulier qui l’a rendu légendaire et c’est celui-ci :
Ce n’est pas la critique qui compte, ni celui qui montre du doigt l’homme qui a trébuché ou qui explique comment on aurait pu mieux faire. Tout le mérite revient à celui qui descend vraiment dans l’arène, dont le visage est couvert de sueur, de poussière et de sang, qui lutte vaillamment, qui se trompe, qui échoue encore et encore – car il n’y a pas d’effort sans échec – mais qui fait son maximum pour progresser, qui connaît de grands enthousiasmes, qui se consacre à une noble cause, qui au mieux connaîtra in fine le triomphe de l’accomplissement et qui, au pire, s’il échoue, aura osé avec audace, et saura que sa place n’a jamais été parmi les âmes froides et timorées qui ne connaissent ni la victoire ni l’échec.
Ce discours est puissant parce qu’il nous rappelle l’importance de faire preuve de persévérance, de courage et d’audace. Mais surtout, il nous invite à ignorer la critique et à continuer de nous battre pour les choses qui nous sont chères.
Dans cet article, j’aimerais vous partager 4 idées que m’inspire ce discours. Ce sont des choses que j’essaie de me rappeler au quotidien pour ignorer mes peurs et continuer d’avancer, malgré les difficultés et les critiques.
C’est facile de critiquer, c’est plus difficile de faire
Beaucoup de gens prennent un malin plaisir à critiquer les autres alors qu’eux-mêmes ne prennent jamais aucun risque. Prenez l’archétype du supporter de foot par exemple. Affalé sur son canapé devant sa TV, bière à la main, il ne peut pas s’empêcher d’insulter les joueurs qui ratent des occasions. Comme s’il était capable de mieux faire. Mais à quand remonte la dernière fois qu’il a couru 90 minutes sur un terrain ? Et comment gérerait-il la pression dans un stade où des dizaines de milliers de spectateurs ont les yeux braqués sur lui ? C’est facile de critiquer quand on est confortablement installé devant sa TV, c’est plus difficile de jouer sur le terrain quand le match est sous tension.
On observe la même chose chez les employés qui critiquent les chefs d’entreprise : “Ces pourris qui ne pensent qu’au profit”, “Ces idiots qui font les mauvais choix”, “Ces financiers qui gagnent trop de pognon”. Comment se débrouilleraient-ils si on les mettait à la tête d’une entreprise ? Comment géreraient-ils la pression de payer des salaires avec une faible trésorerie ? Quelles décisions prendraient-ils si leur concurrent sortait un nouveau produit qui leur ferait perdre des parts de marché ? Comment réagiraient-ils si le gouvernement décidait de leur imposer une nouvelle taxe ? Comment vivraient-ils les nuits blanches et les semaines de 70h ?
La vérité c’est que la plupart des employés qui critiquent n’ont pas la moindre idée de ce que c’est que d’être chef d’entreprise. Ils n’ont pas conscience des contraintes auxquelles ils font face. La seule chose qui les préoccupe c’est :
- “Quand est-ce qu’arrivent mes tickets resto ?”
- “Quand est-ce que je pose mes RTT ?”
- “Est-ce que je peux me faire rembourser mes tickets de transport ?”
Si aujourd’hui vous essuyez les critiques, rappelez-vous que ceux qui les émettent ne sont que des spectateurs. Ils ne sont pas dans votre peau, ils ne connaissent pas votre passif ni vos contraintes. Si vous les invitiez à descendre dans l’arène pour vivre votre combat quotidien, la majorité d’entre eux se défilerait comme des lâches. Les autres réaliseraient qu’ils avaient tort et avaleraient leur langue.
Les personnes critiquent pour détourner leur attention de leurs propres problèmes et insécurités
À votre avis, pourquoi certaines personnes passent leur temps à critiquer les autres ? Pourquoi ressentent-elles ce besoin viscéral de rabaisser celles et ceux qui tentent d’entreprendre des choses ?
Ce n’est certainement pas pour les aider ni pour les encourager à réussir. Elles le font parce qu’elles sont malheureuses. Si elles étaient heureuses et épanouies, elles ne blâmeraient pas les autres, elles seraient bien trop occupées à profiter de leur vie. Mais comme elles sont frustrées et aigries, elles recherchent en permanence à diminuer celles et ceux qui osent faire des choses qu’elles-mêmes n’ont pas le courage de faire. C’est une façon pour elles d’exercer une forme de contrôle sur les autres et de les faire se sentir aussi misérables qu’elles. Cela leur permet de détourner leur l’attention de leurs propres problèmes et insécurités en mettant l’accent sur les défauts des autres.
Quand vous réalisez que derrière toutes ces critiques amères et virulentes se cachent des personnes profondément mal dans leur peau, vous vous laissez moins affecté par ces dernières. Parce que vous savez que dans le fond, ces personnes n’ont pas vraiment de problème avec vous, mais plutôt avec elles-mêmes. Ne prêtez donc pas attention à leurs critiques. Laissez-les fauciférez et mariner dans leur misère. Continuer d’oser, d’entreprendre et de réaliser vos rêves.
L’échec est une bénédiction déguisée
Quand on entreprend quelque chose qui nous tient à cœur et que l’on échoue, on se sent naturellement déçu et frustré. Parce que nos longues heures de travail, nos efforts et nos sacrifices ne semblent avoir servi à rien. Et la victoire que l’on croyait à portée de main nous paraît maintenant être à des années-lumières. Alors on se met à douter de nous, on remet en question nos compétences, notre intelligence et nos capacités.
Ces moments sont toujours difficiles à vivre, mais ils sont nécessaires. Parce qu’ils permettent de révéler au grand jour qui on est vraiment. Tout comme un diamant brut doit être taillé et poli pour révéler toute sa beauté, l’échec nous permet d’affiner et de perfectionner notre caractère et notre personnalité. Les défis et les obstacles que l’on rencontre nous aident à savoir de quoi on est fait. Et les erreurs que l’on commet nous donnent l’opportunité d’apprendre et de nous améliorer. Comme l’écrivait Maya Angelou :
Vous pouvez rencontrer de nombreuses défaites, mais ne vous avouez pas vaincu. Il est même nécessaire que vous rencontriez des défaites, afin que vous puissiez savoir qui vous êtes, de quoi vous êtes capable, comment vous pouvez encore en sortir.
La douleur du regret est plus forte que celle de l’échec
La déception que l’on ressent après un échec est vive et douloureuse, mais elle finit toujours par s’atténuer avec le temps. Le regret de ne jamais avoir osé en revanche, lui, nous hante toute notre vie.
Si vous restez dans votre zone de confort et que vous n’osez jamais sauter le pas, vous passerez votre existence à vous demander à quoi aurait pu ressembler votre vie si vous aviez eu l’audace d’essayer :
- Quelles aventures auriez-vous pu vivre si vous aviez osé faire ce tour du monde ?
- Quel succès auriez-vous pu rencontrer en développant ce projet ?
- Qu’auriez-vous ressenti sur la ligne d’arrivée si vous aviez osé courir à ce marathon ?
- Quelle fierté auriez-vous eue une fois votre livre publié ?
Toutes ces questions resteront sans réponses si vous laissez vos peurs vous dissuader d’essayer. Et plus le temps passera, plus elles vous tourmenteront. Et quand vous arriverez en fin de vie et que vous regarderez dans le rétroviseur, vous regretterez de ne pas avoir fait preuve de plus de courage.
C’est d’ailleurs ce qu’explique Bronnie Ware dans son livre les 5 regrets des personnes en fin de vie. Au cours de sa carrière, elle a accompagné de nombreuses personnes que la vie allait emporter. En discutant avec elles, elle a noté que leur regret n°1 était :
J’aurais aimé avoir eu le courage de vivre la vie que je voulais vraiment, fidèle à moi-même, pas celle que les autres attendaient de moi.
Elle écrit :
Lorsque les gens se rendent compte que leur vie touche à sa fin, il est facile de voir à quel point de nombreux rêves sont restés inaccomplis. La plupart des gens n’ont pas réalisé la moitié de leurs rêves et doivent mourir en sachant que c’était à cause des choix qu’ils avaient faits, ou pas faits. La santé apporte une liberté que très peu de gens réalisent, jusqu’à ce qu’ils ne l’aient plus.
Trop souvent, nous nous laissons influencer par les attentes des autres, nous laissant ainsi perdre de vue ce que nous voulons vraiment et qui nous sommes vraiment. Nous devons apprendre à écouter notre voix intérieure et à suivre notre propre chemin, même si cela signifie prendre des risques ou décevoir les autres.
Mieux vaut donc prendre le risque d’échouer que de vivre trop prudemment et de le regretter ensuite.
En synthèse
Voici les 4 grandes idées que m’inspire le discours de Roosevelt, l’Homme dans l’Arène :
- Ignorez vos détracteurs, ce ne sont que des spectateurs. Du haut de leur gradin, ils n’ont pas la moindre idée de ce que c’est d’être dans l’arène.
- Ne vous laissez pas affecter par les critiques, les personnes qui les émettent n’ont pas réellement de problème avec vous, mais plutôt avec elles-mêmes
- Voyez l’échec comme une bénédiction déguisée
- Osez vous lancer, échouer vous fera moins mal que de regretter