Résumé :
L’effet Pygmalion c’est lorsque l’attente d’une personne envers le comportement d’une autre personne sert de prophétie autoréalisatrice. Par exemple, si un enseignant s’attend à ce que ses élèves excellent, ces derniers s’investiront plus pour être à la hauteur, ce qui leur permettra de devenir meilleurs.
L’effet Golem est l’inverse de l’effet Pygmalion. C’est lorsque le peu d’attentes de quelqu’un tire les autres vers le bas. Par exemple, si un manager a peu d’attentes de son équipe celle-ci s’investira moins. Et comme elle fournira moins d’effort, elle produira de moins bons résultats.
L’effet Pygmalion est un phénomène psychologique qui influence notre réussite et la réussite de ceux qui nous entourent. Ce phénomène a été mis en évidence par Robert Rosenthal, psychologue à l’université d’Harvard.
En 1965, Rosenthal approche un directeur d’école et lui propose de faire passer un test de QI à ses étudiants. Le directeur accepte.
Après que les élèves aient passé le test, les résultats révèlent que 20% d’entre eux excelleraient académiquement l’année suivante. Rosenthal s’arrange pour que les enseignants de l’école aient aussi connaissance de ces résultats.
L’année suivante, 20% des étudiants identifiés ont d’excellents résultats comme le test l’avait prédit.
Jusque-là rien de surprenant, mais lisez plutôt la suite…
Les résultats du test que Rosenthal avait remis à l’école l’année précédente étaient en réalité complètement faux. Les 20% n’existaient pas. Il n’avait aucune idée des élèves qui excelleraient d’une année à l’autre. Tout avait été inventé de toute pièce.
Alors, comment expliquer un tel phénomène ? Comment expliquer que des résultats, pourtant faux, finissent par être vrais ?
Ce que l’étude révèle c’est qu’après avoir pris connaissance des résultats, les enseignants se sont comportés différemment envers leurs élèves, en particulier envers “les 20%”. Ils se sont mis à avoir de plus grandes attentes d’eux et à être plus exigeants.
Pour être à la hauteur de ces attentes, les élèves ont travaillé plus dur. Et naturellement en travaillant plus dur, ils ont eu de meilleurs résultats. C’est ce qui explique qu’ils ont excellé l’année suivante.
Rosenthal appelle ce phénomène l’effet Pygmalion.
L’effet Pygmalion : définition
Voici comment Robert Rosenthal définit l’effet Pygmalion :
[l’effet Pygmalion] c’est le phénomène selon lequel l’attente d’une personne envers le comportement d’une autre personne sert de prophétie autoréalisatrice.
Autrement dit, c’est lorsque vous avez de grandes attentes d’une personne (et aussi de vous-même) et que ces attentes conditionnent en partie son comportement (et votre comportement).
On retrouve cette qualité chez les leaders. Un leader attend beaucoup de chaque membre de son équipe. Il est capable de voir des choses en eux qu’eux-mêmes ne voient pas encore. Alors il les challenge, il leur confie des missions qu’ils les poussent hors de leur zone de confort et il les encourage pour qu’ils réalisent leur potentiel.
Ces derniers se mettent alors à agir différemment. Ils s’élèvent au niveau des attentes du leader. Ils sont plus exigeants avec eux-mêmes. Ils obtiennent de meilleurs résultats, ils grandissent et prennent confiance. Et petit à petit, les qualités que le leader voyait en eux se révèlent au grand jour.
Ce mécanisme invisible et inconscient est au cœur de toute performance.
Prenez Elon Musk par exemple, le PDG de Space X et directeur général de Tesla est connu pour avoir de hautes attentes de lui-même de ses employés. Ashlee Vance, qui a écrit la biographie de l’entrepreneur, explique que chez Space X on travaille très dur. Si un employé dit que ce n’est pas possible de baisser les coûts ou qu’ils n’ont pas assez de temps, Musk répondra :
Très bien, tu ne travailleras plus sur ce projet et je suis maintenant en charge du projet. Je ferai ton job tout en étant PDG de 2 entreprises en même temps. Et je livrerai le travail.
Musk met la barre haut. Il a de hauts standards pour ses employés et pour lui-même. Et c’est ce qui explique que ses entreprises soient si performantes.
Quand vous avez de grandes attentes de vous-même et de ceux qui vous entourent, vous influencez positivement leurs performances.
Exemples d’effet Pygmalion
L’effet Pygmalion à l’école
Un enseignant passionné fait tout son possible pour que ses élèves excellent. Il leur apporte des méthodes, il rend ses cours interactifs et les encourage à donner le meilleur d’eux-mêmes.
Comme les élèves se sentent soutenus et valorisés, ils se mettent à attendre plus d’eux-mêmes. Ils étudient plus dur. Et en travaillant plus, ils obtiennent de meilleures notes, ce qui renforce d’autant plus leur confiance en eux.
L’effet Pygmalion en entreprise
Un manager recrute un jeune tout droit sorti d’école parce qu’il voit en lui un énorme potentiel. Il décide de le prendre sous son aile et de le former. Il lui partage des méthodes de travail. Il lui confie des projets ambitieux qui le poussent hors de sa zone de confort. Et il le rassure quand il a des doutes.
Le jeune se dit que pour que quelqu’un s’investisse autant pour lui, c’est sans doute qu’il doit avoir quelque chose de spécial. Alors il fournit plus d’effort pour ne pas décevoir son mentor, il se met à avoir de plus haut standard. Et petit à petit, il devient de plus en plus compétent jusqu’au jour où il devient meilleur que son mentor.
L’effet Golem : L’inverse de l’effet Pygmalion
Quand vous avez peu d’attentes de vous-même et des autres, vous tirez vos résultats vers le bas. On appelle cela l’effet Golem.
L’effet Golem c’est quand vous estimez que votre potentiel et celui des autres sont limités et que par conséquent vous bridez vos actions et vos performances sans le vouloir. Comme vous attendez peu de vous-même et des autres, vous agissez peu et vous exploitez peu vos ressources. Vous obtenez alors peu de résultats. Et ces résultats justifient vos attentes. Vous vous dites que vous faites bien d’avoir de faibles attentes au vu des résultats que vous obtenez déjà.
Pourquoi l’effet Golem ?
Le terme Golem vient de la mythologie juive. Golem est une créature qui a été créée pour protéger les juifs de Prague. Mais avec le temps, la créature est devenue de plus en plus corrompue au point de devenir complètement incontrôlable.
On appelle ce phénomène psychologique Golem, parce que Golem incarne à la fois la protection, mais aussi la destruction tout comme une figure d’autorité ayant de faibles attentes.
Le rôle d’un enseignant est de protéger ses élèves, mais il peut aussi les détruire s’il n’attend rien d’eux, s’il ne les encourage pas et ne leur donne pas le soutien dont ils ont besoin. De même, le rôle d’un dirigeant est de protéger ses employés, mais il peut aussi les détruire s’il ne crée pas un cadre de travail dans lequel ils sont challengés, appréciés et soutenus.
Les attentes que vous avez envers vous-même et les autres jouent donc un rôle déterminant dans les résultats que vous obtenez. C’est pour cette raison qu’il est important de choisir la bonne prophétie.
Choisir la bonne prophétie
Que vous pensiez être capable ou ne pas être capable, dans les deux cas, vous avez raison.
HENRY FORD
Vos croyances créent votre réalité.
Si vous croyez que vous n’êtes bon à rien, vous vous percevrez comme tel et vous opérerez à un faible niveau. Vos résultats seront mauvais (effet Golem).
Si à l’inverse vous croyez que vous êtes destiné à faire de grandes choses, vous serez plus ambitieux, vous maximiserez votre potentiel et vous obtiendrez de meilleurs résultats (effet Pygmalion).
C’est vous qui décidez quoi croire.
Maintenant tout le challenge est de choisir les bonnes croyances c’est-à-dire des croyances qui vous sont utiles et bénéfiques.
Alors, comment faire ?
Grâce au renforcement positif. Avec le renforcement positif, vous développerez de bonnes croyances et obtiendrez de meilleurs résultats.
Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, j’en parle en détail dans mon article intitulé Comment sortir de sa zone de confort et passer à l’action ? Dans cet article vous découvrirez comment de petites actions peuvent changer les croyances que vous avez envers vous-même.
Conclusion
Selon les attentes que vous avez de vous-même et des autres, vous pouvez obtenir des résultats complètement différents.
Si vous avez de grandes attentes, vous tirerez vos résultats vers le haut (effet Pygmalion). Mais si vous avez de faibles attentes, vous tirerez vos résultats vers le bas (effet Golem). C’est pourquoi il est important de fixer la barre haut et définir de hauts standards pour vous-même mais aussi pour les autres.
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