La vie est chaotique :
- Si vous ne faites pas le ménage chez vous, la poussière s’accumule.
- Si vous partez en vacances, votre boîte de réception se remplit.
- Si vous n’entretenez pas votre jardin, les mauvaises herbes poussent.
- Si vous procrastinez sur vos tâches, votre to-do liste s’allonge.
Face à ce chaos, on cherche tous à maintenir l’ordre. On travaille jusqu’à tard le soir pour rester à jour sur nos tâches, on traite rapidement nos emails pour atteindre l’Inbox Zero, on entretient régulièrement notre maison pour qu’elle reste propre. Bref, on s’active en permanence pour garder notre vie sous contrôle.
Seulement maintenir cet ordre est épuisant. Parce que les choses ne restent jamais ordonnées très longtemps. On peut passer 1h à nettoyer les vitres, il suffit d’une averse et on doit tout recommencer. On peut passer une matinée à vider notre boîte mail, il suffit d’une journée pour qu’elle soit pleine à nouveau. On peut tenir notre planning pendant quelques heures, il suffit d’un problème pour que tout ce que l’on avait prévu tombe à l’eau.
Quand on prend conscience de cette réalité, on a 2 options. On peut courir du matin au soir pour essayer de maintenir les choses à flot. Mais on se fatiguera et on aura toujours l’impression de ne jamais en faire assez. Ou on peut embrasser le chaos et accepter de ne pas pouvoir tout faire.
En choisissant l’option 2, non seulement on se met moins la pression, mais on gagne aussi en vitesse. Parce qu’on s’autorise à sacrifier les tâches que l’on se sentirait obligé de faire en temps normal pour accélérer sur celles qui nous apportent de vrais résultats.
On parvient aussi mieux à relativiser. Après tout, est-ce si grave si on a prend du retard sur le traitement de nos emails ? Si notre bureau est mal rangé ? Si la corbeille à linge est pleine ? Ou si certaines tâches trainent dans notre to-do list depuis des mois ? Tant que l’on avance sur ce qui est vraiment important, c’est tout ce qui compte. Comme le dit Tim Ferriss :
“Prenez l’habitude de laisser de petites choses négatives se produire. Si vous ne le faites pas, vous ne trouverez jamais le temps pour les grandes choses qui peuvent changer votre vie.”
Pour être efficace et serein, on doit donc apprendre à laisser de petites choses déraper. Maintenant c’est plus facile à dire qu’à faire car notre besoin de contrôle est profondément ancré en nous. On est tellement habitué à vouloir maintenir l’ordre dans notre vie que la simple idée de laisser les choses glisser nous angoisse.
Alors, comment réussir à lâcher prise ? Et comment ne plus voir la perte de contrôle comme le mal absolu, mais plutôt comme un signe que l’on accélère sur nos priorités ?
C’est ce que vous allez découvrir dans cet article. D’ici quelques instants, je vais vous présenter 3 idées qui vous aideront à accepter le chaos, voire même à en tirer bénéfice.
- Arrêtons de vouloir tout contrôler, cherchons plutôt à développer notre résilience
- Ne culpabilisons pas d’être improductifs et désorganisés, tout le monde l’est (même si beaucoup refuse de l’admettre)
- Acceptons le désordre, surtout si c’est dans cet environnement que l’on produit notre meilleur travail
- Conclusion
Arrêtons de vouloir tout contrôler, cherchons plutôt à développer notre résilience
Dans son livre Le Cygne noir, Nassim Nicholas Taleb explique que la plupart des événements auxquels on est confrontés au cours de notre vie se produisent sans avertissement préalable. Par exemple :
- on planifie un rendez-vous avec un client et celui-ci annule 1h avant
- on doit donner une présentation importante et on tombe malade le jour même
- on veut imprimer des documents et notre imprimante tombe en rade
- on part à l’heure pour aller au travail et un accident sur la route nous met en retard
Les choses se passent rarement comme on le souhaite.
Pour naviguer sereinement dans cet environnement chaotique, Taleb recommande de développer notre résilience. D’après lui, c’est le meilleur moyen de gérer ces aléas. Contrairement à la planification qui est souvent basée sur des hypothèses qui ne tiennent pas compte de la complexité du monde réel, la résilience, elle, nous permet de rebondir plus facilement en cas d’imprévus. C’est en quelque sorte l’antidote du chaos.
Pour développer cette capacité, il n’y a pas de secret, on doit développer notre locus de contrôle interne, changer nos croyances et s’entourer des bonnes personnes. J’en parle en détail dans l’article suivant : Qu’est-ce que la résilience et comment la développer ?
Ne culpabilisons pas d’être improductifs et désorganisés, tout le monde l’est (même si beaucoup refuse de l’admettre)
Quand on est perfectionniste, on trouve toujours des choses à se reprocher. On estime que :
- nos données ne sont jamais assez bien classées
- notre système d’organisation n’est jamais satisfaisant
- notre tendance à procrastiner est excessive
- notre activité sportive est toujours insuffisante
Rien n’est jamais au niveau que l’on aimerait qu’il soit.
On a aussi souvent l’impression que les autres arrivent mieux à tout gérer. On pense que contrairement à nous, ils savent s’organiser et qu’ils ne procrastinent jamais sur leurs tâches, ce qui nous fait d’autant plus culpabiliser.
En réalité, la plupart des gens que l’on considère productifs sont confrontés aux mêmes challenges que nous. Marie Kondo, pourtant la reine incontestée du rangement, admet qu’avec l’arrivée de son troisième enfant, sa maison n’a jamais été autant en désordre. Elle explique :
“Ma maison est en désordre […]. Jusqu’à présent, j’étais une personne qui aimait ranger, alors j’ai fait de mon mieux pour garder ma maison en ordre en tout temps. J’ai un peu abandonné, mais c’est une bonne chose pour moi. Maintenant, je réalise que ce qui est important pour moi, c’est de profiter de passer du temps avec mes enfants à la maison.”
Tim Ferriss, le guru de la productivité, repousse son réveil le matin :
“Au cours des 3 derniers mois, j’ai repoussé plusieurs fois mon réveil pendant 1 à 3 heures au-delà de l’heure prévue, simplement parce que je ne voulais pas affronter la journée.”
Et pendant que j’écris cet article, ma corbeille à linge est pleine depuis 2 jours. Pourtant j’ai écrit plus de 300 articles sur la productivité et l’organisation et lancé des dizaines de formations sur le sujet.
La vérité c’est que personne n’est parfait. Il nous arrive à tous d’être improductifs, dispersés et désorganisés. Alors arrêtons donc d’être si exigeant avec nous-même et acceptons notre humanité.
Acceptons le désordre, surtout si c’est dans cet environnement que l’on produit notre meilleur travail
“Si la vue d’un bureau encombré évoque un esprit encombré alors que penser de celle d’un bureau vide ?”
Albert Einstein
J’avoue aimer travailler dans un bureau minimaliste et bien rangé. Dans mon cas, les feuilles volantes, les câbles qui traînent et les 3 tasses de café à moitié terminées ont plutôt tendance à me distraire. Mais je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde. Certaines personnes arrivent mieux à travailler dans le chaos. Pour elles, c’est seulement dans ces conditions que les idées fusent, que les problèmes sont réglés, que des théorèmes sont inventés et que des entreprises sont fondées. Il n’y a qu’à voir l’espace de travail de personnes qui ont marqué le monde pour s’en rendre compte.
Un bureau mal rangé n’est donc pas nécessairement signe d’improductivité. Pour certaines personnes c’est dans cet environnement que leur cerveau fonctionne le mieux.
Conclusion
La vie est chaotique. On peut refuser cette réalité et s’épuiser à essayer de maintenir les choses à flot ou on peut embrasser le chaos et accepter que l’on ne pourra jamais tout faire.
Pour réussir ce lâcher-prise, on doit :
- prendre conscience que l’idée de contrôle à laquelle on s’accroche tant n’est qu’une illusion et qu’elle nous donne une fausse impression de sécurité.
- déculpabiliser d’être improductif et réaliser que même les personnes qui se disent organisées ont autant de difficulté que nous à faire face aux challenges du quotidien.
- comprendre que le chaos peut être un vecteur à la créativité et que les plus grands génies, artistes, entrepreneurs et philosophes prospèrent souvent dans le désordre.